Nouveau sur Top Five : 1200 heures à tuer !
Ce coup-ci on va parler musique : en se basant sur la liste des 1001 albums qu’il faut avoir écouté dans sa vie, nous allons faire un voyage des années 50 à nos jours a travers des albums mythiques qui ont impacté le paysage musical.
Dites nous ce que vous en pensez et bien sûr partagez ce podcast.
La liste des 1001 albums qu’il faut avoir entendu dans sa vie est tiré du livre « 1001 Albums You Must Hear Before You Die » dirigé par Robert Dimery,
3 commentaires
Hey hey !
Cool cette petite discussion musicale ! Quand même ça m’inspire quelques remarques, que je me permets d’exprimer :)
Sur Time Out de Brubeck :
– ni l’album Time Out ni Dave Brubeck n’ont marqué un avant/après dans l’histoire du Jazz. Time Out est un merveilleux album de Jazz, mais sa réputation tient surtout au fait qu’il est probablement l’album de « vrai jazz » le plus accessible pour des non-initiés. Autrement dit, « l’album à faire écouter à quelqu’un qui n’aime pas le jazz ». Mais c’est quand même un vrai bon album de jazz hein ! Un chef-d’œuvre, oui, sans aucun doute, une merveille d’inventivité mélodique. Et donc c’est bien mais à ma connaissance – et je ne suis pas une encyclopédie du genre, mais je m’intéresse quand même pas mal au jazz de la vaste période entre 1955 et 1970 – c’est un album assez unique en son genre, personne n’étant allé jouer avec succès sur ce terrain-là après… Alors que dans le même temps, des musiciens comme Charles Mingus, Miles Davis, Eric Dolphy, Ornette Coleman (surtout Ornette ! Car en 59 sort The Shape of Jazz To Come, qui ouvre une voie qu’on n’a toujours pas fini d’explorer aujourd’hui, celle du Free Jazz), John coltrane… à peine plus tard Herbie Hancock, … Eux vont vraiment révolutionner le genre ET être influents !
– à noter que la composition sur laquelle vous vous centrez (Take Five) est la seule de l’abum à n’avoir pas été composée par Brubeck, mais par son batteur… Elle s’inscrit cependant parfaitement dans l’album
– l’album le plus vendu de l’histoire du jazz est Kind of Blue de Miles Davis, avec maestro John Coltrane au saxophone, avec un morceau phare « So What » dont le thème rivalise en popularité avec « Take Five » de Brubeck… Et c’est aussi un album sorti en 59, juste quelques mois plus tôt que Time Out
– le jazz est complètement passé dans l’ « underground » aujourd’hui, c’est-à-dire qu’il a disparu de la sphère grand public et ne s’adresse plus malheureusement (ou heureusement, c’est selon) qu’à un public restreint d’amateurs. Mais la scène n’en est pas moins bouillonnante de créativité, notamment la scène française d’ailleurs, et notamment dans les fameux clubs de jazz parisiens et autres festivals itinérants qui affichent tant bien que mal une programmation chargée et de haut vol chaque soir. Il n’y a qu’à voir dans le quartier de Châtelet, juste par exemple avec le Sunset, le Sunside, le Duc des Lombards, etc. Pas mes lieux de prédilection, mais c’est juste pour citer les plus huppés. Ah oui, ce que je voulais dire surtout, c’est que contrairement à ce que tu dis, le jazz instrumental n’est absolument pas mort, c’est 90% de la scène actuelle, au bas mot. Il reste de très bons chanteurs/chanteuses jazz, mais s’il y a eu un âge d’or du jazz vocal, il se situe probablement plus dans les années 50/60, voire avant. Le jazz a quand même majoritarement toujours été un genre instrumental.
Sur Hendrix maintenant :)
– attention, c’était un redoutable musicien de studio, jusqu’au-boutiste. L’enregistrement d’Are You Experienced? à ce titre n’a certainement pas été expédié, mais s’est étalé sur plusieurs sessions, dans différents studios. Comprendre que les trois bonhommes qui jouaient sur cet album auraient pu enregistrer ça en une prise live, et en deux heures c’était bouclé et ça aurait certainement été d’une grande qualité. Beaucoup de grands groupes faisaient comme ça à l’époque. Mais non, Hendrix était bien trop exigeant pour s’en tenir à cela. Dès son second album, il deviendra son propre producteur, et sur le troisième (Electric Ladyland), il va carrément révolutionner le travail de studio en expérimentant à fond, superposant quantité de pistes, ajoutant des effets, …
– contrairement à Brubeck avec le jazz, Hendrix avec la guitare électrique a créé un avant/après. Aucun doute. La fascination qu’a suscité sa façon de jouer n’a toujours pas faibli. La guitare électrique sans lui ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Donc on peut dire que chaque guitariste aujourd’hui porte un peu de l’héritage d’Hendrix. Mais, que vous entriez sur le sujet de ses héritiers, et que les premiers noms qui vous viennent à l’esprit soient David Gilmour et Brian May, alors là, ‘scusez-moi, mais ça me troue un peu le cul ! L’influence d’Hendrix chez eux me semble réduite au minimum, ils ont une approche bien plus mélodique, un son plus léché, … A la limite, parlant de guitaristes du Floyd, vous auriez cité Syd Barrett, j’aurais un peu mieux compris la filiation, pour le côté sale, psyché, expérimentateur. Mais pas Gilmour quoi ! Attention, je ne dis pas que Gilmour et May sont des guitaristes de merde, surtout pas ! Ce sont de grands musiciens eux aussi, avec leur style personnel. J’adore Queen et Pink Floyd hein ! Pour ma part, si on me dit héritier d’Hendrix, tout de suite je pense à l’immense Stevie Ray Vaughan… digne héritier qui plus est. Dommage qu’il ait aussi hérité de son décès prématuré.
hey mon Didi ! ça me fait toujours TRES plaisir de te voir parmi nous :)
Pour ce qui est de Time Out, je suis pas trop d’accord quand tu dis qu’il n’a pas changer les choses, mais je comprend cependant ton « positionnement » quand tu dis ça. Comme tu le dis, cet album est une porte vers le jazz, et nous on se positionne comme des auditeurs certes un peu initié, mais pas trop expert non plus.
Pour la question des héritier de Hendrix, tu noteras que ce n’est pas moi qui en parle, et que mon invité a laissé parler son amour immodérée pour Queen prendre le pas. Il a choisit May, et on a resitué Gilmour comme plutôt contemporain de Hendrix plutôt que héritier. Disons que c’est une digression un peu trop appuyé (on l’avait senti nous même je te rassure) chose qu’on corrigera dans les prochains épisodes… d’ailleurs, ça te dirais pas de nous éclairer pour qu’on dise moins de connerie la prochaine fois ? :)
A+ mon didi
Yop !
Les jazzeux contemporains célèbrent très volontiers leurs classiques et autres influences. Je me traîne dans les concerts de jazz quasi chaque semaine depuis une bonne dizaine d’années maintenant et je jure n’avoir jamais entendu une reprise de Take Five ou Blue Rondo a la Turk. Nada côté Brubeck. Par contre, Coleman, Coltrane, Davis, Mingus et des références plus vieilles encore comme Ellington, Parker et encore plus Monk… Ca, c’est ressassé sans fin. L’héritage de Brubeck et des hymnes de Time Out se retrouve plus dans la culture populaire, c’est un fait. Dans la variété, les musiques de film, les pubs, etc. C’est un tour de force d’ailleurs ! Ca en fait peut-être une référence moins pointue par contre :)
Pour vous éclairer, ce serait avec grand plaisir ! Comme je te l’ai déjà dit d’ailleurs. C’est sûrement moins facile de discuter d’un album en direct, et plus facile de dire des conneries à chaud, que commenter après coup sur internet… Mais je veux bien me jeter à l’eau ! Par contre, avec moi, ça s’organise, ne serait-ce qu’à cause de notre relatif éloignement géographique et du fait que je ne sois pas véhiculé. Mais bon, avec plaisir !
A+ !