Alors que le concept ne me tentait absolument pas, j’ai du admettre une nouvelle fois que j’avais eut tord de bouder mon plaisir en refusant de voir au cinéma une pochade de Sacha Baron Cohen. Première fois que je m’étais fait avoir : lors de la sortie de film Ali G (celui là aussi méritera un coup rétro movie tiens) j’avais pris trop au sérieux le look gangsta bling bling je me la raconte du trublion britannique. Monumentale erreur ! le film était drôle, irrévérencieux et totalement décalé.
Pour Borat, c’était pareil : le coté concon lunatique du personnage m’avait refroidi, et pourtant…
Mais rappelons un peu les faits : en 2006 sort un film ovni présentant le reportage d’un journaliste kazakh (c’est à dire habitant le Kazakhstan) sur les USA dans le but de porter le American way of life dans son pays. Le fameux journaliste, Borat, est un véritable éléphant dans un magasin de porcelaine (et ce n’est pas qu’une métaphore…) car le choc culturel va être… intense ! Nice !
Comique ultra connu en Angleterre, Sacha Baron Cohen s’est surtout fait connaitre ailleurs pour son personnage de Ali G, pseudo rappeur gangsta mégalo mais finalement sympa, qu’on à put notamment voir dans le clip “Music” de Madonna. Ce dernier présente sa propre émission, “Da Ali G Show” ou le comique a crée une galerie de personnage tous frappé, dont le fameux Borat.
Maintenant que le décor est planté, qu’est ce qu’on voit dans ce film sulfureux ? et bien déjà on voit un type faire son caca perché sur le gigantesque muret ou repose le sigle des entreprises Trump, ou bien le même bonhomme lâcher dans une rame de métro un poulet bien agité et qui tente de le rattraper tant bien que mal. Mais on voit aussi Borat dans l’exercice de son métier de journaliste, interviewant des gens sur l’Amérique et sa culture.
C’est là ou le film fait mouche, car si interpeller des jeunes femmes dans la rue en leur demandant “c’est combien ?” est moyennement drôle, c’est déjà autrement plus poilant quand notre sympathique moustachu se lance dans une grande discutions avec un vendeur de voiture sur l’efficacité d’un 4X4 à écraser des gitans. Je ne vous en dis pas plus pour vous laisser profiter de ses “sketchs” le plus possible, en tout cas on rit très souvent.
Au final, ce film me laisse quand même une sensation bizarre. Au fur et a mesure on remarque qu’il y’a deux films dans le films : une comédie loufoque, et un faux reportage portant un regard très dur sur la société américaine. Si la partie comédie est inoffensive, la partie reportage est très déstabilisante : en effet, l’attitude de Borat face a ses interlocuteurs à pour but de les révéler tels qu’ils sont dans leurs aspects les plus médiocres, comme par exemple lorsqu’il parle avec un bon texan et qu’il lui raconte que dans son pays les homosexuel sont pendu, et que ce dernier lui sourit et lui lance un “high five !”.
Jusque là, montrer les salopards hypocrite sous leur vraie nature ne me pose aucun scrupule. Sauf que…
Dans une autre scène, Borat est censé apprendre a se tenir en société pendant un diner. Il se montre bien évidement maladroit avec ses convives, cependant alors qu’il s’absente un instant, ses derniers se montrent plutôt bienveillant envers lui et pardonnent son apparente bêtises qu’ils imputent a d’évidente différences culturelles. Sont ils condescendant ? assurément oui : croire qu’un étranger soit un “gentil imbécile” s’approche de l’attitude des blancs “civilisateurs” envers les “bon sauvages”. Mais méritent ils d’être descendu en flèche lorsqu’ils foutent Borat dehors alors qu’il leur ramène une prostitué, forcément en total mépris de leur idéaux ? je ne pense pas.
Sacha Baron Cohen s’était refusé a commenter les frasques de son personnage, ne répondant que sous les traits de celui ci (et donc sans aucun sérieux) rendant la démarche encore moins excusable. Pour taper là ou ça fait mal, Sacha Baron Cohen crée un personnage qui absorbera tout le mal qu’il pourra causer, abusant parfois de la bonne volonté des gens. Je le redit encore : cette bonté est parfois ou hypocrite, ou condescendante certes, sauf qu’il n’y à pas une once de nuance dans la violence de Borat (personnage ou film).
Et pourtant, paradoxe quand tu nous tiens, je ne peux que vous conseiller de voir ce film, mais en ayant l’esprit ouvert, en ne vous focalisant pas sur les individus, mais plus sur ce qu’ils représentent. Le film joue malheureusement trop sur des niveaux de réalités entres les scènes 100% écrites, les scènes a demi réel (ou les intervenant savent qu’ils sont filmé mais pas forcément dans quel contexte) et les caméra cachés.
Borat est un film qui mérite le détour par son univers loufoque, crado drôle, insolent, mais aussi par le regard vindicatif qu’il porte sur l’Amérique et ses travers. Je vous recommande quand même une fois de plus de garder très très fort votre esprit critique a porté de main car il vous sera plus qu’utile…
ps : la deuxième vidéo, c’est cadeau (au passage, même si ça se devine, je précise que Sacha Baron Cohen est juif…)
1 commentaire
Ca tombe bien je l’ai vu il y a une semaine. j’avais tardé car je craignais une grosse pochade pipi caca.
Il y a quelques passages très lourdingues mais j’avoue que la scene chez le couple de juifs est d’anthologie.
Je crois que c’est ce que j’ai préféré dans le film ; utiliser et abuser des clichés pour mieux dénoncer. apparemment vu les pb qu’il a rencontrés, tout le monde ne l’a pas compris.