Ce matin, j’étais très à la bourre. La nuit avait été difficile, mon rencard de la veille avait passablement foiré et mieux encore, je m’étais pris la tête avec celui que je nomme affectueusement “le connard d’en face” pour une sombre histoire de stationnement.
J’arrivais donc au bureau a pas de loup pour ne pas nous faire repérer, moi et mes 20 min de retard. Peine perdu, le directeur général en chef section “gains et pertes” monsieur Danlepif m’interpella. Mais alors que je m’attendais à une engueulade en bonne et due forme, je n’eut droit qu’a un souriant “bonjour Flashou, comment va aujourd’hui ? frisquet hein ? vous inquiétez pas pour votre retard, j’ai bien eut le mot d’excuse…”
Je haussai un sourcil, signe de puissante interrogation tout en entrant à mon bureau, un petit placard sombre ou je peux a loisir enchâsser des trombones les uns dans les autres tout en répondant au téléphone quand ce dernier daigne marcher.
Justement, il sonna et je me retrouvais alors en contact avec madame Lacloche, une cliente acariâtre toujours a ce plaindre. Je me rappelais aussi soudainement que j’avais omis de lui envoyer son nouveau T350 ZB qu’elle avait demander en urgence. Mais là encore…
“Bonjour monsieur Flashou ! comment va aujourd’hui ? frisquet hein ? vous inquiétez pas pour le T350 ZB, j’ai bien eut le mot d’excuse…”
“Troubliboudi !” hurlais je intérieurement.
“Euh dites moi chère madame, de quel mot parlez vous ?”
“Et bien du mot que Ségolène Royal m’a envoyé pour demander pardon quand à votre retard".
Le reste est flou dans ma tête mais je me souvient avoir raccrocher après quelques injures.
Je sentis le besoin de quitter le bureau. Utilisant l’accès de secours qui était condamné depuis les émeutes ouvrières meurtrières d’Octobre 97, je sortis au grand air histoire de faire le point. Une fois dehors, mon téléphone vibra, signe d’un message.
“Coucou Flashou, écoute pour hier tout est pardonné, j’ai bien eut le mot d’excuse, on se revoit bientôt hein ?”
Le message était de la part de Marie-Cindy Gwendoline, la fille avec qui la soirée c’était si mal passé.
Je commençais à suer a grosses gouttes, la respiration haletante, et l’estomac noué. Je devais me calmer, prendre un truc a boire et 30 secondes pour faire le point. J’entrais alors en trombe dans le café “les deux magots” malgré le fait que j’y avais une ardoise assez salé.
“Ah bonjour msieur Flashou !” me dit le cafetier tout souriant “Comment qui va bien ? ça caille hein ?”
“Euh bonjour monsieur Conlecheporfavor, je voudrais un café” demandais je timidement
“Noir ?”
“avecdulaits’ilvousplait”
“Ca marche : et un petit café au lait pour le Flashou…”
Il me servit ma tasse et me regarda bienveillant. J’avalais doucement le café tout en me rappelant que je détestais ça.
“Z’avez pris une sacrée cuite hier !” me dit il “en plus que vous m’avez tout saccager le bar… enfin bon, c’est du passé ça : la madame Royal elle est venu pour tout m’expliquer et demander pardon pour vos bêtises…”
Mais merde à la fin ! elle me fait quoi celle là !
Je sors dehors, file a toute allure chez moi quand le connard d’en face me fait signe
“Salut voisin ! comment va ? frisquet aujourd’hui hein ? bon laissons tomber pour hier, j’ai eut le mot de…”
“TA GUEULE ! ESPECE DE ZOMBIE PARTOUZEUR DE DROITE ! VA BRULER DANS L’UN DES 7 ENFER BOUDDIQUE DE TON CHOIX ! “
J’entrais dans la maison, et barricadais aussitôt la porte avec une chaise et deux armoires. Volet fermé, je repris péniblement ma respiration.
Après m’être passé un peu d’eau sur le visage, je sentais que j’allais pouvoir reprendre le contrôle de la situation. Je me laissais tomber dans le moelleux de mon canapé. Le silence m’enveloppa et je dormis une heure entière.
Cette petite sieste salvatrice fut une bénédiction. Je me relevais frais et détendu, je commençais donc a retirer ma barricade. C’est pile a cet instant que quelqu’un frappa a ma porte. Pris dans mon élan je ne me donna pas la peine de jeter un œil dans la judas.
Grave erreur !
Devant ma porte, habillée comme Jackie Kennedy, se tenait Ségolène Royal, entouré de tout un staff de journaliste et de photographe.
“Bonjour monsieur Flashou” me dit elle solennelle et grave “il est grand temps que la France s’excuse !”
“Ah ? mais euh… et pourquoi ça ?”
“Pour tout le mal qu’elle à fait a la société et notamment parce qu’elle vous a pas éduqué, ni donné un métier et un logement !”
“Mais euh… la France elle a fait tout ça je vous rassure !”
“Ah bon ?” me dit elle interloqué
“Si bah l’éducation un p’tit peu quand même, pour le boulot disons qu’elle a permit le développement du secteur d’activité de mon entreprise, et puis pour le logement ben j’ai eut le 1% patronnal tout ça… ça aide pas mal”
Madame Royal était du coup dans l’embarras. Quelqu’un de son staff s’approcha d’elle et lui susurra quelque chose à l’oreille.
“Oui mais alors dans ce cas est ce que je peux pas demander pardon pour ce qu’elle a fait ? hein ? comme ça c’est pareil ? je demanderai pardon pour le fait que vous ayez un métier qui vous oblige a vous lever le matin par exemple ?” demanda t’elle sous le contrôle de son attaché de presse.
“Bah si vous voulez… par contre je voulais vous demandez, c’est vous qui vous êtes excusez auprès de mon patron ?”
“Oui c’est moi”
“Et de mon flirt d’hier ?”
“Oui oui tout à fait”
“Et c’est vous aussi qui êtes aller vous excusez pour moi auprès de ma cliente de mon cafetier et de mon connard de voisin ?”
“Oui oui ! au nom de la France, car vous ne saviez pas ce que vous faisiez ce n’est pas votre faute !”
“hum je vois… ET BEN LA PROCHAINE FOIS OCCUPEZ VOUS DE VOS MICHES ET EXCUSEZ VOUS D’ABORD POUR TOUTES LES MERDES QUE VOUS AVEZ FAITES VOUS AVANT DE VOUS OCCUPEZ DE CELLES DES AUTRES !”
J’ai alors claqué la porte et je suis retourné me coucher…
6 commentaires
Hummm à la lecture de ce post il me vient une reflexion d’envergure…
REMET LA MOQUETTE ET LAISSE LE POT DE COLLE FERME
Par contre si t’as une combine pour un mot d’excuse de ne plus aller bosser je suis preuneuse.
Bon deja ça s’écrit « preneuse ».
Ensuite je trouve cette petite histoire très marrante. Elle m’a donné envie de me renseigner sur ces excuses de SEGO.
Là je retrouve mon « Patron », plein d’humour, de cynisme et de violence verbale !
Bon hey on se calme ! J’ai pas dis que ce n’était pas drole…
Et me cherche pas sinon tu vas morfler ce soir.
Non mais !
Hahaha! J’adore! ce genre de texte complètement barré . Tu devrais écrire plus souvent quand t’as bouffé des champis, ça me plait bien.
Et en plus tu me pousse au crime Spike ! bon bah tant pis pour ce monde incrédule, je vais me refaire une omellete au psylo ça va être funky dans les bermudas.
Ceci dit toi aussi tu en fait parfois des biens gratinés (ce qui n’est bien sur pas pour me déplaire)
tiens ? ca me rappelle des p’tits délires par mails.
héhéhé.