Big Bad Moon
Quand la nuit tombe et que la grande méchante Lune s’élève dans le ciel, elle me fait me sentir comme si j’avais péter un plomb. Je commence à trembler, frissonner et je sens un drôle de Blues.
Et j’aime ça.
Moi je suis Nicholas Islhow, et la plupart du temps je bosse comme serveur, plongeur, barman, homme à tout faire, et oreille attentive au House Full of Bullets, un club branché de Manhattan qui était anciennement un repaire de la pègre. Enfin ça c’est une autre histoire…
Quand je vous dis que je fais ce job « la plupart du temps » c’est que bien évidement je laisse entendre que ce n’est pas ça mon vrai métier. Et effectivement, Si je fais le barman 4 soirs par semaines et 1 week end sur 2, c’est parce que mon autre job, mon vrai métier, il ne suffit pas à nourrir son homme. Parce que ce qu’il faut savoir, c’est qu’en plus d’une modeste paye et des pourboires des jolies filles, le House m’offre aussi les couverts les jours où mes placards sont vide.
Autant dire assez souvent…
Et là normalement je devrais vous dire ce que c’est que ce fameux « vrai job », parce que sinon cette histoire ne serait pas du genre que vous avez envie d’entendre. Et vous n’auriez pas tort, parce que voyez vous, mon histoire, ma vraie histoire, c’est une histoire de détective privé….
Je m’appelle Nicholas Islhow, et dans le milieu on me connait sous le surnom de « Longshot ».
Ça fait plusieurs années que je vis à New York, Manhattan pour être précis. Bon enfin pas directement Manhattan, mais vraiment juste en face : un vrai bureau de détective, avec vue sur la skyline, et une porte vitrée avec mon nom dessus, comme à la télé.
Le bureau me faisait office d’appartement et me permettait d’avoir une belle vue sur la ville la nuit. J’adorais faire ça : voir les gens qui passent, les voitures, les lumières, écouter le bruit, sentir cette odeur d’ozone et d’asphalte, et ressentir cette sensation incroyable que la vie coule dans les rues comme du sang dans des artères.
Cette ville avait une âme que j’aimais la contempler.
Depuis ma fenêtre, à la lumière de la grande méchante Lune, j’avais le genre de vue qui me faisait me sentir plus riche que tous les nababs du cinéma. Qu’ils se le gardent leur Hollywood Boulevard, Mullholand Drive et le Walk of Fame. Moi je préférais cent fois ma 5eme avenue et les bords de l’Hudson.
Cette jolie vue avait un prix, et mon loyer s’en ressentait. C’est d’autant plus compliqué que lorsque vous faites mon job (le vrai) les rentrées d’argent étaient aussi compliquées à anticiper que la météo de la semaine prochaine. Du coup je me faisais tout le temps remonter les bretelles par le propriétaire, un vieux salopard du nom de J.D Braunin. Heureusement pour moi, sa femme Lucile m’avait à la bonne car je lui rappelait leur fils qui était parti vivre sur la côte Ouest et qu’ils ne voyaient quasiment jamais.
Résultat, J.D avait beau pousser des gueulantes monumentales devant ma porte, Lucile l’obligeait à me faire crédit en lui expliquant que j’étais un brave garçon et que grâce à moi l’immeuble était plus sûr. Je ne suis pas certain que la présence d’un détective privé de ma trempe ait put faire grand-chose contre la criminalité ambiante, mais il est vrai que ma réputation avait motivé pas mal de petits truands à faire de large détour pour éviter de traîner dans mon quartier.
Lucile était aussi adorable que son mari était pénible. Cette femme était tellement une sainte que souvent lors des mois difficiles, elle m’apportait à manger en expliquant que « elle en avait trop fait » et qu’elle ne voulait pas gâcher de la nourriture. La vérité c’est que cette vieille dame s’occupait de moi comme une mère mais qu’elle ne voulait pas me froisser.
Je n’avais aucune idée de comment, mais un jour je lui rendrai la pareille…
A ce stade de l’histoire, vous devez vous dire que pour un privé je suis plutôt patachon et que je me fais entretenir par une vieille dame ce qui n’a rien de bien héroïque. Vous n’avez pas tort, mais ça c’est parce que je vous garde le meilleur pour après voyons.
Plus précisément, mon histoire commence par un de ses soirs comme je les aime où la grande méchante lune est de sortie. Immense, ronde et brillante dans le ciel, elle me toisait du regard (ou bien était-ce l’inverse ?) et faisait couler sur ma ville sa lumière feutré d’astre froid.
Il faisait chaud et lourd, aussi j’avais ouvert la fenêtre en grand et laissé les lumières éteintes. Assit (ou plutôt devrais-je dire « vautré) dans le fauteuil usé de mon bureau, la chemise à demi ouverte, j’espérais que l’air du dehors ferait cesser l’étouffante sensation de cette nuit d’été.
C’est là qu’elle frappa à ma porte.
La chaleur m’avait rendu mollasson, ce fût donc toute une épreuve de me relever et d’aller à la porte du bureau. Je prit à peine le temps de reboutonner ma chemise avant d’ouvrir que je tombais nez à nez avec ma future cliente.
C’était une femme d’environ 35 ans, dont les traits fatigués et rougis me laissent supposer qu’elle avait beaucoup pleuré récemment, et qu’avec un peu plus d’heure de sommeil elle était surement très belle.
« Monsieur Islhow ? » demanda t-elle « Nicholas Islhow ?
– C’est bien moi madame… que puis-je faire pour vous ?
– Je m’appelle Lisa Cardwel et… je suis déspérée : ma fille Alison à disparue et… je l’ai cherchée partout et là je… »
Et là ma cliente me lâche des larmes qui auraient briser les cœurs les plus durs. Une femme en pleurs ça me m’était toujours mal à l’aise, et là c’était pire que tout. De voir une maman pleurer son enfant, je crois que c’était difficilement surpassable sur l’échelle du chagrin.
J’invitais donc Lisa à rentrer et à s’installer dans le sofa du bureau, vu que la chaise réservé aux clients était couverte d’une pile de fringues qui attendaient d’être repassées. Ouais je sais ça ne fait pas très sérieux, mais croyez-moi mon agence de détective à d’autres arguments que la déco pour se faire bien voir des clients.
Madame Cardwel se calma et me tendit une petite carte de visite de l’agence au dos de laquelle il y’avait un message à mon attention.
C’était une belle écriture, avec des tracés net et écrit au stylo bille bleue. Le message était simple, mais extrêmement signifiant pour moi…
XYZ.
Lorsque j’étais de service au House, j’avais convenu de ce code auprès des habitués pour sonner l’alerte. Le plus souvent, c’était les jeunes femmes qui se faisaient importunées qui me demandaient ainsi de l’aide : elles n’avaient qu’à commander un cocktail XYZ, et aussitôt je savais qu’il y’avait du grabuge en perspective. Je pouvais dès lors agir en toute discrétion et éconduire les goujats et autres ivrognes.
« Je suis allé dans ce bar et… La jeune fille qui servait m’a donnée votre carte et a notée ça en me disant que vous comprendriez… »
De toute évidence la jeune fille en question était Michelle, une des barmaids et accessoirement ma petite protégée. Elle connaissait bien évidement le code, et si elle l’avait noté, c’était une façon de me demander de m’occuper de Lisa. Michelle était une gentille gamine, et elle avait dû être touchée par la tristesse d’une maman qui cherche son enfant. Peut être avait elle pensé à sa propre mère qui vivait à Paris…
« Madame Cardwel, quel age à Alison ? » demandais je sur le ton le plus pro que je pouvais.
– Elle vient d’avoir 18 ans… tenez j’ai une photo ! »
Lisa me tendit un cliché récent qu’elle gardait précieusement dans son portefeuille. On y voyait Alison en tenue de joueuse de foot sautant de joie, sans doute après avoir marqué un but. C’était la jeune fille typique : souriante, pleine de vie, sans histoire…
Je connaissais trop bien ce genre d’affaire pour ne pas craindre le pire.
« Alison vit avec vous ?
– Oui… enfin elle est entré à la Fac mais elle revient tous les week ends. Mais ça fait presque 3 semaines que je n’ai plus aucune nouvelle !
– Est elle inscrite sur des réseaux sociaux ?
– Oui… mais là aussi plus aucune activité récente.
– Un changement dans son comportement ? Des nouveaux amis qui ne vous inspiraient pas confiance ?
– Elle avait rencontré un garçon à la fac… je crois qu’il s’appelle Peyton… mais je ne connais pas son nom de famille… oh mon dieu je me sens si bête de ne pas avoir fait plus attention… »
Lisa était sur le point de craquer à nouveau. Il fallait que je la remotive pour qu’elle reste lucide.
« Madame Cardwel, vous n’y êtes pour rien d’accord ? Votre fille a 18 ans : c’est normal que vous la laissiez vivre sa vie. Je vous promet qu’on va la retrouver et que tout ira bien »
Super : je venais de faire la connerie numéro un qu’un privé ne doit jamais faire dans ce genre de situation. Promettre.
On ne doit jamais rien promettre parce qu’on ne sait jamais ce qui à put se passer. Ou plutôt si : on sait ce qui PEUT se passer. Une jolie gamine comme ça à put être la cible d’un malade, la victime d’un petit copain jaloux, et ça se sont seulement les premières théories qui me viennent.
C’est un monde dangereux dehors, et malheureusement les jeunes filles sont des victimes toutes désigné par une société qui trouve ça cool de rappeler en permanence que c’est facile de s’en prendre à elles…
Bon, je vous épargne le cour de morale, mais sachez que cette affaire était TRÈS mal barré.
« Quand est ce que votre fille à t-elle été aperçue pour la dernière fois ?
– C’était au début du mois, le 4. Elle était sortie prendre un verre avec une amie après les cours vers 16h. Elles sont resté la bas environ 1h et puis Alison est retourné au Campus.
– D’accord… c’est pour ça que vous êtes allé au House ? pour retrouver sa piste ?
– Oui… je pensais que peut être quelqu’un aurait vu quelque chose… »
Je comprenais mieux le pourquoi du message de Michelle. Le House c’était notre territoire, et si quelqu’un s’amusait à y foutre le bordel, c’était presque un devoir de le corriger.
Par contre, si Michelle n’avait pas eu plus d’info, c’était que le House était une piste morte. Il fallait que je trouve un moyen de retracer ce qui avait put se passer entre le bar et le campus.
Tandis que je réfléchissais, Lisa tira de son sac carmin une épaisse enveloppe qu’elle me tendit les mains tremblantes.
« Il y’a 3 500 dollars… c’est tout ce que j’ai pour l’instant… mais je vous promet que je trouverai un moyen de vous payer. Je prendrais une hypothèque s’il le faut mais s’il vous plait retrouvez ma fille ! »
Ça c’était le genre de cas de figure que tout privé avec un peu de sens moral détestait vivre. Parce que vu l’enquête à venir, 3500 dollars ça ne faisait pas beaucoup, même en rognant la facture au maximum. Sauf que je ne me voyait pas cribler de dette une femme au bord du désespoir en profitant de sa situation.
Et ouais : c’est pas pour rien que je suis fauché les trois quart du temps…
« Ecoutez madame… l’argent n’est pas un problème. Je vous propose de prendre 1 000 dollars comme acompte et dès lors que j’aurais progressé dans la recherche d’Alison, on reparlera de tout ça à tête reposé d’accord ? »
Madame Cardwel ne s’attendait sans doute pas à ce genre d’élan d’altruisme de la part d’un privé, ce qui expliqua sans doute pourquoi au moment de la raccompagner dehors elle m’enlaça en me remerciant du fond du cœur.
Hey : qu’on soit bien d’accord ! Oui je la trouvais plutôt jolie, mais je suis un pro, et ce n’était pas mon genre de profiter d’une telle situation (non mais !).
Le lendemain, je me rendis sur le Campus de la fac pour creuser mon sujet. Après m’être perdu 3 fois, un groupe de jeunes filles, que mon charme de gentil voyou avait sans doute fait craquer, me conduisit au bureau du doyen. Ce dernier coopéra volontiers, inquiet qu’une histoire de disparition n’entache la réputation de son établissement.
Bon, je suis un peu salaud en disant ça : il s’inquiétait AUSSI pour la gamine.
Il me communiqua les horaires d’Alison, le nom de ses profs, et me confia un double de sa chambre en m’invitant cependant à bien faire attention. Au début je ne voyais pas pourquoi il m’avait fait cette remarque, mais une fois dans le dortoir, l’évidence me sauta aux yeux : c’était rempli de jeunes filles, et pas mal me faisaient les yeux doux.
Ne croyez pas que je sois prétentieux, mais dans la famille ont avait tous des yeux à faire chavirer les cœurs…
Evidemment, je prenais ma mission au sérieux et je me contentais de leur parler de l’affaire. N’empêche, j’étais abasourdi de voir à quel point les gamines de maintenant ne manquait pas d’audace de m’aborder aussi « ouvertement ».
Je me pris alors un méchant coup de vieux.
Mais bon, pas le temps pour l’auto apitoiement, il me fallait du concret. La plupart des jeunes filles ici connaissaient bien Alison. C’était l’une des meilleures joueuses de foot de l’équipe universitaire, mais aussi une brillante étudiante en marketing du sport. Les filles l’aimaient bien car elle avait toujours le mot pour rire, et était toujours attentives aux autres. L’une d’elle me raconta comment Alison lui avait prêté sa voiture pour qu’elle puisse aller voir ses parents dans le Vermont, une autre me parla de la fois où Alison avait organisé un marathon caritatif pour l’aider à faire prendre en charge son frère atteint d’une forme d’autisme… bref Alison m’était dépeint comme généreuse, simple… l’amie idéale en somme.
Cependant, la gentille Alison semblait avoir une part d’ombre. Je notais des trous dans ce tableau idyllique, mais les filles n’avaient pas plus d’éléments que ça pour étayer la réflexion. Elles me conduisirent à sa chambre, puis me laissèrent en me souhaitant bonne chance.
Pas de doute : elles voulaient sincèrement revoir leur amie.
Une fois seul, je commençais ma recherche d’indice. Si dans les films ce genre d’étape se déroule en quelques minutes et sans quasiment aucun effort de l’enquêteur, en réalité c’était bien plus laborieux. Même une chambre d’étudiante demandait un temps fou pour être fouiller dans les règles de l’art.
En fouillant ses tiroirs, je tombais bien entendu sur sa lingerie ce qui me mit un p’tit peu mal à l’aise, mais surtout sur son journal. J’avais de la chance, Alison était du genre romantique et préférait un journal papier à l’ancienne plutôt qu’un blog que j’aurais été bien incapable de trouver par moi même. Pour le coup, c’était vraiment bien plus gênant que de fouiller dans ses p’tites culottes vu comment elle m’était son âme à nu la dedans.
Je survolais les dernières entrée du journal en essayant de traquer des signes, des indices, ou quoi que ce soit qui me permettrait de remonter sa piste et comprendre ce qui s’était passé. Comme je le pensais, le journal d’Alison montrait à quel point la jeune fille vivait mal ses années de fac. La pression des examens, la compétition savamment organisée par les profs entre les étudiants, et surtout sa vie sentimentale en dent de scie, tout ça l’avait plongé dans une profonde dépression qu’elle traitait avec des médicaments.
Et merde.
Cette piste là c’était du sérieux, le genre dont un privé rêve pour débloquer son affaire, car des médicaments aux drogues, il n’y à qu’une colonne dans les barèmes de classification de l’agence pour la santé. Si Alison avait franchit la ligne, je ne doutais pas que dans un campus comme celui-ci il soit facile de se procurer tout et n’importe quoi.
Demander aux étudiantes aurait été une perte de temps : jamais elles n’auraient confirmées qu’Alison se droguait… par contre il me suffisait d’un bon point d’observation pour identifier en moins d’une heure qui était le dealer du coin.
Je m’installais donc au point stratégique le plus évident pour ce genre d’affaire : la bibliothèque.
Oui oui : ne tombez pas des nues comme ça, c’est l’endroit parfait pour ce genre de business. Les clients vous passent commande via un code du style « tu peux m’avoir 2 places pour Teen Bashing ? » ou « Je voudrais une place VIP pour le prochain match des Spurs » puis le dealer fixe un rendez vous. Pourquoi ce code me direz vous ? Simple : si il est surpris, le dealer pourra toujours faire croire qu’il revendait des places sous le manteau, ce qui est bien moins grave comme délit.
Discret, et en plus pratique comme couverture.
Une fois la commande validé et négocié, le client va déposer son paiement. Pour ça c’est tout bête, il prend un bouquin convenu à l’avance, place ses jolies dollars entres les pages, et le remet en place. Le dealer lui observe de loin, discrètement, et dès qu’il constate que le paiement est fait, il va ramasser ses gains, puis laisse sa marchandise. Dès lors qu’il s’éloigne, il envoi un message à son client pour lui confirmer que « j’ai pût trouver les places que tu voulais » et le client n’a plus qu’a revenir reprendre le livre et trouver son petit cadeau dedans.
Je ne connaissais pas le dealer, mais ma longue expérience de chasseur des villes m’avait apprit à réfléchir comme eux. La personne que je cherchais devait pouvoir déposer sa commande dans un livre sans risquer qu’il ne soit prit par erreur par quelqu’un d’autre, il choisirait donc les ouvrages les moins intéressants et si possible ceux disposant d’une reliure à l’ancienne, car il lui serait plus facile d’y cacher des comprimés, trop épais pour des livres moderne. En effet, entre le dos des grosses reliure et le tranchefile, il y’avait souvent un petit espace qui faisait largement l’affaire pour ce genre de transaction.
Je cherchais donc des livres anciens, à grosses reliures, et qui n’intéressaient pas grand monde.
« Littérature scandinave du 13eme siècle » : ça devrait faire l’affaire.
Mon problème c’était qu’avec ma tronche de trentenaire je faisais tout de suite tache dans le décor, même si Dame Nature avait eut la bonté de me laisser ma bouille d’angelot sorti tout juste de sa 1 ere communion. Je me planquais donc à bonne distance, et de préférence avec un livre sous le nez pour ne pas faire tache. Coup de bol pour moi, il y’avait un rayonnage entier consacrée à l’ingénierie balistique, une de mes grandes marottes. J’allais pouvoir surveiller ma proie ET passer le temps agréablement.
La chance étant vraiment de mon côté, il ne fallut pas plus d’une heure pour que le poisson se mette à frétiller au bout de ma ligne. Car si la technique de mon dealer était très élaborée pour ce qui est de son organisation, elle laissait à désirer dans son exécution : cet idiot tranchait autant que moi dans le décor avec son costume italien à 500 dollars et ses chaussures richelieu à bout pointus.
Problème : qu’est ce qu’un mec pareil faisait à dealer ? et pourquoi ici ?
Après avoir fait sa livraison, le dealer s’en alla sans demander son reste. Je n’avais plus qu’a le filer jusqu’à un coin tranquille pour un petit interrogatoire maison…
Il quitta le batiment de la bibliothèque et se rendit dans le batiment principal du campus. Je commençais à comprendre ce qui clochait avec ce lascar : ce n’était pas un étudiant, c’était un prof. C’était facile pour lui de repérer les clients potentiels et de faire en sorte qu’ils trouvent son email. Sa présence régulière à la bibliothèque était insoupçonnable, pas plus que ses allés et venues dans tous le campus.
La couverture idéal.
Je fis le pari d’attendre mon loustic en me tenant à quelques mètre de l’entrée. Me faire voir à l’intérieur aurait trop attiré son attention, je préférais donc jouer la prudence et le surprendre plus tard. Il ne me fit pas attendre plus d’une demi heure avant de pointer à nouveau le bout de son nez, se dirigeant cette fois vers le parking du campus tout en jouant avec ses clefs.
D’un rapide coup d’oeil, je repérais au porte clefs qu’il conduisait un coupé sport d’importation. Je pouvais donc tenter d’arriver avant lui en trotinant, et lui préparer une jolie embuscade. Même si le parking était immense, ce genre d’établissement avait forcément des places réservé pour les profs, et une voiture de ce genre ne devait pas être monnaie courante.
Nouveau pari gagnant : au 1er sous sol, toute les rangés de A à C étaient dévolues au corps enseignants et au personnel administratif, et à la place C18 se trouvait une Porche Cayman GT4 jaune. embusquer derrière le pilier, je pus voir mon dealer arriver, son téléphone à l’oreille.
« Je sais ça ! » dit il à son interlocuteur l’air enervé « … sauf que vous savez très bien que ça fait finir par être un problème : il faut qu’on s’en débarrasse ! »
Oh putain…
Le prof / dealer raccrocha avec un air très énervé et commença à palper ses poches. Il était tellement à cran qu’il mit 10 bonnes secondes à réaliser qu’il avait déjà ses clefs à la main. C’était le moment parfait pour faire mon entrée.
Je sorti du couvert que m’offrait un grand pilier de béton gris, et l’interpellait tranquillement :
« Excusez moi monsieur ? »
Il sursauta
« Parait que c’est vous qu’il faut voir pour se procurer de quoi stimuler son intellect ?
– Je ne vois pas de quoi vous parlez… » me répondit-il méfiant tout en ouvrant la portière.
– Allez soyez pas chien : j’ai pas votre email, sinon je vous aurais donné rendez vous à la bibliothèque… comme tout le monde ! »
Là il se passa un truc que je n’avais pas du tout prévu.
Le prof jeta sa sacoche dans l’habitacle et dégaina un flingue de sous sa veste. Je devais vraiment être en hypoglycémie pour ne pas l’avoir remarqué…
Il me mit en joue et s’approcha tout contre moi puis colla le canon de son arme contre ma tempe.
« Ecoutes moi bien pauvre connard : ça c’est un P99 avec un chargeur de 16 coups, et il suffirait que tu m’énerves encore une fois pour que je décide de…
– Un P99 ? ça ? vous êtes sûr ?
– Que…
– Moi je crois plutôt que le type qui vous l’a vendu à maquillé un vulgaire CZ 110 et vous l’a fourgué comme si c’était un Walter… Je pari que c’est même pas le calibre .40 !
– LA FERME ! t’es qui bordel ! et tu me veux quoi ? »
Vu que je n’aimais pas trop parler avec quelqu’un suceptible de terminer la conversation avec une décharge de plomb dans mon crane, je saisi d’un geste vif le poignet de mon prof / dealer afin de le détourner ma jolie frimousse, tout en dégainant mon propre flingue. Enfin l’un d’eux : j’aime sortir couvert
En l’occurence je venais de lui planter le canon de mon Casul 13mm sous le menton, ce qui était relativement facile vu que ce monstre mesurait facilement ces 8 pouces de long. Bien que visiblement ignorant dans le domaine des armes à feu, mon interlocuteur compris qu’il avait à faire à du très lourd et lacha immédiatement son arme en signe de soumission.
« Excellente réaction professeur… » lui dis je pince sans rire « c’est la preuve que vous êtes plus malin que vous en avez l’air. Parce que voyez vous autant votre petit joujou c’est sympa pour frimer devant les copains, autant s’il faut faire du dégats je ne vous recommanderai aucun autre flingue que le Casul. C’est à l’origine un fusil de chasse à l’éléphant customisé pour tenir dans le creux dans la main… c’est bigrement lourd mais croyez moi si je m’amuse a presser la détente je vous décapsulerai la tête si haut que vous risquez d’atterrir à Long Island…. »
Et oui que voulez vous : il faut bien un peu baratiner son client si on veut le faire parler.
« Alors maintenant que nous sommes devenu très copain vous et moi, vous allez me parler un peu d’Alison Cardwel… »
Ses yeux le trahirent immédiatement : j’avais vu juste il savait quelque chose.
« C’est une de mes étudiantes et alors ?
– Prof… ce n’est pas sérieux ce que vous faites là… vous pensez réellement que je suis le genre de type qui va prendre des pincettes ?
– Je ne sais pas ce…
– Oula oula… stop : évitez de dire trop de connerie ça me rend TRES nerveux de la détente si vous voyez ce que je veux dire… causons un peu : c’était quoi ce coup de fil quand vous êtes arrivé ?
– Je ne sais pas ce que vous avez entendu mais…
– Mais quoi ? »
J’avais de suite deviné que notre cher professeur n’étaient pas un dur à cuire, et qu’un peu pression allait le faire craquer. Histoire d’en rajouter une couche (je veux dire une couche de plus que le regard menaçant que je lui adressais depuis le début de notre entretient) je ramenai le percuteur de mon revolver en arrière ce qui produisit le « clic » si caractéristique des armes aux cinémas. Dans la réalité celà n’avait pour effet que de rendre plus sensible la queue de détente, mais sur un néophyte l’effet psychologique de ce claquement était d’une efficacité indéniable.
« Attendez ! attendez… j’ai rien à voir dans ton ça je vous le jure…
– Moins de blabla et plus d’info Prof… je commence à avoir le bras qui s’engourdit et ça ne facilite pas les choses vous savez…
– Alison… elle venait me voir pour… des cachets. Des… des tranquillisants »
Histoire de d’augmenter l’allure je poussais un peu le canon de mon arme dans son cou…
« … Elle voulait du Diazépam !
– C’est un anxiolithique c’est ça ?
– Oui… elle était devenue accro.
– Et ça vous à pas empêcher de lui en vendre pas vrai ? Allez Prof, j’attend la suite avec impatience !
– Elle à découvert que c’était moi qui dealait… Elle m’a jurée qu’elle ne dirait rien, que ça lui causerait autant de problème qu’a moi…
– Mais vos fournisseurs ont eu vent de l’affaire et ont décidé d’agir c’est ça ? »
Son regard de chien battu vallait tous les « oui » de la terre.
« Qu’est ce qu’ils ont fait d’Alison ? elle est toujours en vie ? »
Sans doute conscient que de cette réponse dépendait sa propre survit, il avoua aussitôt.
« Oui ! elle est toujours en vie ! elle est toujours en vie !
– Où est elle ?
– J’en sais rien…
– Je perds patience là ! » dis je en levant la voix et en le titilant encore un peu du bout de mon arme
– Ils ont dit qu’ils allaient la camé à mort pour faire croire à une overdose… mais avant ça ils l’ont mise de côté pour l’offrir à leur Boss… Il arrive de Miami dans la soirée…
– L’offrir ? est ce que je dois comprendre que la petite Alison va être emballé dans un jolie papier rose bonbon et déposée comme un chocolat sur le lit d’un narcotrafiquant pour lui souhaiter la bienvenue ? hein ? REPONDS MOI ! »
Il était persuadé que j’allais le tuer. Ses yeux cherchaient de l’aide. Si jamais quelqu’un arrivait dans les parages il allait se mettre à hurler. Je devais jouer mon va-tout.
Je balançais au prof un bon coup de crosse en plein visage histoire de le coller au sol, puis je levais mon arme dans sa direction.
« Dernière chance mon pote… »
En un éclair, prit pour cible le pare brise de sa voiture et y expédiait une balle de mon 13mm qui la fit exploser dans un fracas assourdissant. Les gros calibre c’était efficace, mais bon dieu que ce n’était pas discret !
J’espérais que la peur et l’adrénaline provoqué par le coup de feu allait lui débloquer la langue. Les dés étaient jeté : dans moins de 5min un agent de sécurité allait se pointer et je ne voulait pas être ici à ce moment là. Heureusement pour moi, mon prof / dealer n’avait pas les nerfs assez solide et il se mit aussitôt à table.
« Ils la gardent à leur planque sur Ox Street ! c’est dans le sous sol d’un préteur sur gage ! je vous le jure ! pitié ! c’est la vérité ! »
Pas le temps de faire des politesses, je devais filer à toute jambes. Je venais d’avancer d’une grosse étapes dans mon jeu de piste, mais le chronomètre était lancé : d’ici ce soir il pouvait arriver n’importe quoi à la pauvre Alison. Mais pas de problème… Longshot était sur le coup.
***
En temps normal j’aurais prit quelques infos chez mes indics, mais là ce n’était plus le moment de perdre du temps. J’allais devoir faire appel à la famille…
… et je détestais ça.
Priant pour qu’il me reste du forfait sur mon mobile, je composais un numéro que j’aurais préfèrer ne jamais avoir à composer :
« Allo ? » fit une voix coupante comme un rasoir et roulante comme un accent du sud « c’est toi nicky ? »
La question était bien sûr purement réthorique.
« Salut Jethro… faut qu’on parle affaire et j’ai pas beaucoup de temps..
– Oh… c’est comme ça qu’on parle à son p’tit frère ?
– Garde ta salives, on réglera toutes ses conneries à Thanksgiving. J’ai besoin de tuyaux en express sur un type qui vient de Miami, le genre gros pontes qu’on reçoit en grande pompe mais dans le sous sol d’un prêteur sur gage…
– Tu m’as prit pour les renseignements ?
– Me fait pas perdre mon temps : t’es plus agent des stups peut être ? Si ce mec est de Miami tu dois forcément le connaitre ! »
Salopard… il jubillait à l’autre bout du fil
« Et pourquoi je te donnerai cette info mon chère frère ?
– Ils ont kidnappé une gamine et vont la filer en pature au boss avant de la liquider en faisant passer ça pour une overdose… »
S’il y’a bien une chose que Jethro détestait par dessus tout, c’était ceux qui s’en prenait aux enfants. Ca l’avait mis tellement en colère que je l’entendis frapper du poing sur son bureau.
« Alors là Nicky ça change tout en effet… oublie les comptes frérôt : ce soir c’est moi qui régale… je suppose que tu vas t’en chargé illico ?
– Pourquoi ? tu voulais venir ? »
Question stupide : bien sûr qu’il voulait venir.
Jethro me donna toutes les infos que je pouvais vouloir sur mes futurs adversaires. Ils se faisaient appeler le gang de Palmeto, et leur Boss s’appelait Juan Salazar.
Plus cliché tu meurs.
Le stups de Miami pistaient le gang depuis des mois, et c’était pour échapper à la pression que Salazar avait décidé de se créer une arrière base à New York.
Quelle dommage pour lui…
***
Il fallait y aller sans fioriture. Dans ce genre de coup, trop de préparation vous paralyse. Je décidais donc d’entrer, de récupérer Alison, et de repartir aussi vite que j’étais venu sans dire un mot ni adresser un regard à qui que ce soit.
Enfin bon… je me connaissais assez pour savoir que je ne resisterais pas à une bonne réplique si j’en avais l’occasion. Un truc de privé que voulez vous…
L’entrée de la boutique de préteur sur gages était on ne peut plus classique, mais ce qui attira mon attention c’était la caméra de sécurité sans fil dernier-cri qui observait la salle silencieusement.
Comme je le craignais, ça allait être difficile de faire dans le feutré…
A peine la porte franchit, je dégainais mon Casul et fit feu sur la camera avant de prendre pour cible le type derrière le comptoir. Se croyant protégé par la vitre blindé derrière laquelle il se trouvait il commença a sortir un fusil à pompe de sous la caisse enregistreuse. Seulement voila : mes balles faites maison avec de la cordite filaient à 900 mètre par seconde, déployant assez de puissance d’impact pour arracher un arbre. Autant dire qu’une vitre fusse t-elle blindée n’avait que peu de chance d’en réchapper.
Pour éliminer le caissier, je sorti de sous mon imper ma deuxième arme, un colt python 8 qui m’offrait une précision à nulle autre pareil. Ajustant mon tir en un instant, je lui collait une balle dans l’épaule afin de l’empêcher de nuir, chose qui aurait été impossible avec le Casul qui lui aurait littéralement arraché le bras.
D’un bond vif, je sautais par dessus le comptoir et m’engageait dans l’arrière salle. Elle débordait de babioles en tout genre : montre, appareils photos, téléphone portables, mais aussi couteaux à cran d’arrêt, batte de baseball, et flingue en tout genre.
Bien entendu les tirs avaient attirés l’attention, et j’entendis des bruits de pas rapide venant de l’escalier qui se trouvait à l’autre bout de l’arrière salle. Sprintant pour arrivé en haut de l’escalier avant mes adversaires, je fit une petite glissade pour me mettre au sol afin d’être une cible plus difficile à atteindre.
Un molosse typé latino déboula armé d’un pistolet mitrailleur HK MP5 dont il lacha une salve dans ma direction. Pas de problème : il me suffit de rouler sur le côté pour me dégager de sa ligne de mire. Mais la partie ne faisait que commencer : un deuxième homme arriva derrière le molosse et il se séparerent pour me prendre à revers.
Je ne devais pas leur laisser le temps d’agir. Bondissant sur le côté, une arme dans chaque main, je fit feu de manière à étaler mes deux adversaires en même temps. La main du molosse explosa sous l’impact de la balle de 13mm tandis que son comparse sentit sa rotule se briser lorsque la balle du colt Python la transperça.
La voie dégagé je filait au sous sol.
A ma grande surprise, l’endroit ne manquait pas de charme bien que dénué de lumière naturelle. C’était un peu comme se retrouver dans les sous sol du manoir Playboy, mais avec moins de Bunny et plus de gros bras se demandant ce que je foutais là.
Car avec ma délicatesse habituelle, je venais vraisemblablement d’interrompre leur partie de poker dont l’enjeu semblait la pauvre Alison.
Elle était prostrée sur les genoux d’un des gros bras du gang, tout juste habillée d’une nuisette, le regard dans le vide.
« Salut les gars ! » dis je sans me décontenancé tandis qu’ils tous en train de se préparer à bondir sur leurs armes « comme vous vous en doutez c’est moi qui ait causé tout ce bordel là haut… »
L’un des gangsters tenta sa chance en essayant de se saisir du beretta 92F posé devant lui sur la table. C’était une excellente occasion pour moi de monter que je ne plaisantais pas : ajustant mon tir, je fis sauter son arme de ses mains avec le colt, puis aussitôt après le mis en joue avec le Casul dont la gueule impressionnante valait toutes les menaces du monde.
« Quelqu’un d’autre veut jouer les héros ? » demandais je en assumant parfaitement mon cliché « vous allez me remettre la gamine et nous laisser filer. Sa pose problème à quelqu’un ? »
Je scrutais la salle des yeux en essayant de garder mon attention en éveil pour éviter de me faire déborder à l’improviste.
« Bon… puisque nous sommes tous d’accord… Alison, viens par là ma grande, Tonton Nicky te ramène à la maison »
Je soupçonnait que pour la rendre plus obéissante, ils l’avaient gavé de GHB ou tout autre saloperie du même style. Seul avantage : elle restait calme malgré l’écrasante tension qui régnait.
« Dès qu’on aura filer je vous recommande d’appeler une ambulance : vos potes là haut vont avoir besoin de soin
– Cabron ! Cuando el se da la vuelta, matad le !(batard ! dès qu’il tourne le dos, tuez le !) » me hurla l’un d’eux sous estimant sans doute ma maîtrise de la langue de Shakira.
– Chicos, no me considerad como si yo fuera un mangate ordinario. Los que viven aqui saben quien soy : en el mundo del crimen, me llamo Longshot… »
Oh, excusez moi j’ai oublié de vous traduire.
« les mecs, ne me considérez pas comme si j’étais un malfrat ordinaire. Les gens qui vivent ici savent qui je suis. Dans le milieu on m’appelle Longshot… »
Mine de rien avoir une réputation ça n’était pas du luxe et les locaux expliquèrent rapidement qui j’étais à ceux qui n’était pas au parfum.
« La petite part avec moi, et croyez moi si vous voulez pas que je crame votre taudis du sol au plafond, vous allez foutre le camp de ma ville et peut être… je dis bien peut être, que je ne vous criblerait pas de balles ! »
Ce qu’il avait de bien à traiter avec les voyoux des cartels, c’était qu’ils connaissaient la chanson. Et lorsqu’un type comme moi faisait prévaloir son territoire, on ne prenait pas le risque de l’énerver. Je n’osais même pas imaginer ce que ça donnerait s’ils savaient que le cinglé des stups de Miami qui leur pourrissait la vie était de ma famille…
Alison et moi remontâmes à l’étage. Je la couvrais de mon imper pour qu’elle n’ait pas froid (et que ça n’ait pas l’air suspect que je traîne à mon bras une ado visiblement drogué jusqu’au yeux et habillé d’une nuisette noire et rouge) et nous sautèrent dans le premier taxi qui passait.
***
Alison avait retrouvé sa mère. les flics, tuyauté par Jethro, avaient fait une descente chez le gang de Palmeto et avaient trouvé plusieurs types criblés de balle et des quantités astronomiques de drogues. Par contre, aucun gros ponte du gang n’avait été interpellé : tous avait prit la fuite après ma petite visite.
C’était sans doute de ça que voulais me parler le Lieutenant Marlow lorsqu’il tapa à ma porte. je l’accueillit avec mon sourire le plus hypocrite :
« Hey Capi… euh non pardon Lieutenant ! désolé : j’ai toujours du mal avec les grades
– Te fous pas de moi Islhow : t’étais où hier après midi ? »
Sans attendre que je l’invite, il rentra dans le bureau. Marlow était un flic à l’ancienne, qui suivait son instinct avant tout et qui pouvait sentir dans les vibrations de l’air s’il y’avait quelque chose qui cloche.
« Elle est où ? » demanda-t-il
– Qui ça ? » répondis je naivement
– Ta foutue pétoire !
– Alors là je ne…
– Fais pas le malin avec moi Islhow ! hier sur Ox street on à retrouvé plusieurs membre d’un gang criblé de balle grosse comme mon poing… bon sang gamin tu crois que y’a combien de personne à New York qui trimbalent une arme de DCA dans leur poche ?
– Avec vous ça dois faire au moins un ? » dis-je au Lieutenant en observant la bosse que faisait le son holster de son arme sur son manteau « Vous avez toujours ce Podbyrin 9.2mm ? »
Marlow me jeta un regard dédaigneux
« Tu pourras te trimbaler des lances missiles le jour ou tu auras une plaque comme celle là ! » me dit il en sortant son insigne de police.
Il soupira un grand coup puis reprit sur un ton plus calme.
« Le toubib dit que la gamine va s’en remettre… t’arrivais 2h plus tard et elle passait à la casserole…
– Vous avez de ces mots…
– T’as compris ce que je voulais dire Islhow… j’aimes pas bien ta façon d’agir mais… je dois reconnaitre qu’avec toi le travail et fait. Mais va pas croire que parce que je te respecte ça veut dire que t’as tout les droits dans ma ville ! »
J’aimais bien le Lieutenant. C’était le genre de grande gueule qui était dans la police depuis assez longtemps pour ne pas être naif, et pas depuis assez longtemps pour être devenue cynique.
« Je couvrirais pas toujours tes affaires « Longshot »… mais disons que vu ce qui ce serait passé sans toi, t’auras droit à ma clémence… et puis les stups de Miami sont ravi de cette histoire. Faut croire que ton frangin aime bien que ses criminels restent à la maison.
– Jethro est du genre à garder ses ennemis tout prêt, et ses amis encore plus »
Marlow retourna dans le couloir.
« Vous savez lieutenant, si un jour vous avez besoin que le travail soit fait : vous savez comment me joindre pas vrai ? »
Et tout en prenant l’escalier, Marlow dit :
« Oui je sais petit… XYZ… »