Je sais que je ne sais pas. C’est pour moi l’axiome fondamental que je m’impose lors de tout débat avec mes contemporains, car il n’y a rien de pire que les poseurs de vérité et les sacheurs professionnels.
J’ai pourtant parfois recours à ces attitude lorsqu’il s’agit de sujet où ce qui compte c’est sont les faits plus que leur interprétation. Car comme tout le monde, parfois, je crois savoir. J’en suis persuadé au fond de mon petit coeur et je soutiens mon propos sans une once de doute. Mais la vérité, quand je regarde le plus objectivement possible La situation, c’est que comme tout le monde je suis pétri de certitude (et donc de préjugés).
Je crois comprendre les black victimes du racisme (mais je les appelle black) je crois être tolérant envers les gay (mais je les appelle plutôt les pédés)… Bref je crois beaucoup de choses mais ne suis pas souvent en accord avec mes idéaux.
Il y a cependant quelque chose de paradoxalement indiscutable pour moi : c’est le doute.
Ceux qui vivent plein de certitude me font peur : je les vois comme des monstres privé de soupape de sécurité. L’extrémisme des idées, le radicalisme, tout ça nait du terreaux fertile de l’ignorance et des certitudes.
Nous devrions tous avoir un peu plus de doute envers nous même et envers ce qu’on prend pour acquis. Parce que sans ce doute, sans cette alarme dans nos têtes qui nous pousse à remettre sur le tapis nos certitudes, alors nous sommes condamné à la médiocrité et à la haine de l’autre. Cet autre incompréhensible puisque pas foutu comme nous, cet autre dont le dogme nous semble fait de simagrée, cet autre là n’a pas sa place dans un monde gouverné par la certitude de sa différence envers notre normalité.
Pour ma part, je continuerai de douter de tout, sauf du doute.