Aujourd’hui en lisant la presse en ligne, je suis tombé sur cet article sur le site du journal 20 minutes dont le titre m’a glacé le sang
Sans déconner… “ce qu’il faut savoir si vous avez raté le début” ? merde on parle de quoi là : d’une jeune fille séquestrée et qui a faillit ne jamais revoir les siens ou bien du dernier épisode en deux parties des Experts Las Vegas ?
Je n’ai rien contre le fait que la presse traite cette histoire : c’est un sujet qui à son importance, d’autant plus que pour une fois l’issue est relativement heureuse. Mais cette accroche de titre est horriblement racoleuse et ce qui suit l’est encore plus. Car au delà de ce titre malheureux (je suis naif, je pense sincèrement que la personne qui l’a écrit n’a pas réalisé a quel point c’était ignoble) le fond des articles autour de cette affaire me met terriblement mal à l’aise. Car ce qui fait dresser l’oreille à tous les pisses copies des rédactions, c’est la question la plus malsaine qui soit dans ce genre d’affaire à savoir “A t’elle été violée" ?
On le sait, une journal découpé en morceaux ça n’intéresse pas les femmes, mais une femme découpée dans les journaux, ça sa intéresse les gens comme disait Coluche. Nous sommes voyeur et réclamons notre due en matière de sordide. Evidement, personne ne ce pose la question de l’impact que ça pourra avoir sur cette jeune fille, sur ses proches, et sur son entourage. La presse est en train de l’embaumer vivante avec l’étiquette de victime de viol et cela aux yeux de tous.
Notre société a prit pour habitude de considérer les victimes de viol et notamment les femmes (coup de bol ce sont les principales cible de ce type d’agression) comme des êtres brisées, marqué à jamais du sceau de l’infamie et devant vivre a perpétuité avec cette blessure. Certes, c’est une souffrance psychologique forte (comme toute agression), mais ne sommes nous pas responsable de sa virulence ? n’est ce pas à cause de notre regard que les victimes ont si mal ?
Lorsque quelqu’un se fait tabasser pour se faire voler son portefeuille, porte t’il toute sa vie le stigmate de “victime d’agression” ? non en principe on soigne les blessures physique de cette personne, et on l’invite a aller de l’avant. Et même si parfois elle ressent un malaise lors d’une situation analogue, elle n’a pas l’impression à tous les coins de rue que les gens savent ce qu’il lui est arrivé, ni qu’il s’imaginent la scène. Alors certes, le viol touche a quelque chose de plus personnel et de plus troublants qu’un tabassage puisqu’il substitue a une relation de confiance et de partage (un couple quoi) une relation violente de domination voir d’humiliation non consenti.
Cette distinction faite, je pense quand même que nous devons arrêter d’ériger ce crime en infamie suprême, nous devons le faire non pas pour minimiser le crime, mais pour amoindrir la souffrance qu’il provoque chez les victimes. Nous devons condamner ces actes et nous devons aussi condamner ceux qui en fond leur choux gras avec délectation.
Plutôt que faire de la jeune Chloé une victime, je préfère en faire une héroine, qui à travers le drame qu’elle a vécu a put montrer une détermination et un courage exemplaire. Je préfère célébrer son retour parmi les siens, et me réjouir qu’elle n’ait pas été blessée. Lorsque la presse coprophage affiche son visage en grand pour nous apitoyer, je préfère y voir quelqu’un qui fera de cette histoire quelque chose de positif et qui la rendra plus forte et plus confiante en elle même que jamais. Je préfère sourire en me disant “Bien joué, t’as assurée” plutôt que de verser des larmes complaisantes.
Quant à toutes les victimes de l’ombres, j’espère que son exemple vous aidera a vous dresser vous aussi et a ne plus craindre le regard des autres.
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Ce qui m’écoeure d’autant plus dans cette histoire, c’est que ça ne provoque pas un débat sérieux sur la surveillance des criminels du genre. Je ne suis clairement pas pour la prison à tout va, mais quand on sait la dangerosité de ce genre d’individu, j’ai du mal à comprendre comment on peut les laisser sortir si rapidement. M’enfin, ce n’est pas le lieu pour m’enflammer sur le fait que la justice fait de la boue en France, mais quand même.
Espérons surtout que la jeune fille, elle, se remettra de ce triste épisode de sa vie et que la presse et son entourage saura la laisser panser ses plaies en paix.
Ce qui m’écoeure d’autant plus dans cette histoire, c’est que ça ne provoque pas un débat sérieux sur la surveillance des criminels du genre. Je ne suis clairement pas pour la prison à tout va, mais quand on sait la dangerosité de ce genre d’individu, j’ai du mal à comprendre comment on peut les laisser sortir si rapidement. M’enfin, ce n’est pas le lieu pour m’enflammer sur le fait que la justice fait de la boue en France, mais quand même.
Espérons surtout que la jeune fille, elle, se remettra de ce triste épisode de sa vie et que la presse et son entourage saura la laisser panser ses plaies en paix.
La question ne sert qu’à satisfaire un imaginaire pervers et sur le dos d’une victime.
Dans les histoires de ce genre combien s’en sortent ? je préférerai que le journaliste nous disent si elle va mieux, car tout ce qu’elle a dû imaginer de ce qui allait lui arriver a dû la terroriser d’une façon extrême.
Et si c’est pour savoir si le kidnappeur a récidivé dans ses agressions sexuelles, le kidnapping suffit à montrer qu’il aurait dû être suivi. La justice n’a pas de moyens, il n’y a qu’à mettre les pieds dans un tribunal, ça donne envie de laisser une pièce en partant ou de proposer de leur acheter des crayons…