Dans l’histoire du petit écran, il y’a toujours eut 2 sortes de séries : celle qui posent les bases, et celle qui les recopient. Petit Top Five des séries qui ont apporté du sang neuf.
Numéro 5 : Columbo
LE classique par excellence. Columbo au delà de son personnage culte interprété par Peter Falk a instaurer une approche radicalement différente dans les séries policière. Là ou le challenge était de trouver un coupable, Columbo s’oriente plus vers la lutte psychologique et la recherche de la méthodologie. L’inspecteur a l’increvable imperméable doit sans cesse tourner autour de sa proie dans une pure lutte intellectuelle d’ont il sort toujours vainqueur, mais rarement sans mal. Autre point fort de la série, sa capacité a se renouveller en plongeant à chaque fois Columbo dans un milieu différent par l’intermédiaire des suspects.
Héritant du style d’Agatha Christie, les histoires étaient passionantes car les criminels étaient presque toujours des gens intelligent et respectable. Chaque crime était planifiés et les motivations étaient bien plus complexe qu’elles n’y paraissent, tirant souvent dans les plus bas instinct humain, mais aussi quelques fois proposant de vrai question éthique à notre enqueteur. Ces crimes en huit clos se résolvaient sans violence et entre gentleman.
Peter Falk créa un personnage fascinant auquel on s’identifiait facilement. Lorsqu’il rencontrait des gens « de la haute », nous étions comme lui, petit poisson jeté dans l’ocean d’un univers souvent luxueux auquel on ne connaissait rien.
Mais l’homme cache une formidable intelligence, et une ruse digne des meilleurs stratéges. Facétieux, il aime mettre en scene ses théories lors du final ou il abat sa dernière carte pour emporter la partie. Généralement, ses adversaires reconnaissent alors qu’il leur est égal, voir supérieur.
Le format de la série aussi était déroutant : il n’y avait pas vraiment de générique, aucun personnage récurant a part le Lieutenant et son chien, le coupable était connu dès le départ… une vraie révolution.
Numéro 4 : Kaamelott
On pourrait qualifié Kaamelott de « deuxième génération » des programmes court (appelées « caspule » au Quebec si je ne m’abuse) puisque venant après les pionniers « Un gars, une fille » et « Caméra café ». Inspiré par le « sacrée graal » des Monthy Python (et sans doute de « Black Adder » mais là c’est moins évident) Alexandre Astier à sut s’entourer d’une troupe d’acteurs formidables, et d’ériger un style totalement nouveau et efficace. Le mélange des aventures de la table ronde et de la comédie fonctionne a merveille, notamment grace a des dialogues écrits aux milimètres et interprétés avec maestria.
Développant au fil des épisodes des gimmicks forts, la série est un peu délicate à prendre en cours de route. Cependant, lorsqu’elle est prise du début, la cohérence et la qualité de l’écriture ne peuvent laisser indifferent. On peut penser que la contrainte de temps (format très court de 3 / 4min) à été finalement une aide précieuse puisqu’elle à permis de dynamiser le récit. On ne compte plus les répliques cultes qui sont passées dans le language courant (Le « C’est pas faux ! » de Perceval) et qu’on se récite devant la machine a café le lendemain matin.
L’univers de la série est riche, et les plus geek reconnaitrons en Astier un des leurs : on ne compte plus les références au cinéma (le titre de certains épisodes) ou bien aux jeux de roles que l’auteur glisse par ci par là, densifiant ainsi son univers tout en le rendant plus accessible si on connait ces références.
Les deux dernières saisons de Kaamelott ont cependant souffert d’un changement de ton que la plupart des fans n’ont pas appréciés. De plus en plus sombre et moins portée sur l’humour, la série a fait un choix courageux mais qui a destabilisé le public au risque de le perdre. Dorénavant tourné vers l’histoire, et qui plus est sous un axe dramatique, Kaamelott perd son originalité mais reste une production de qualité, avec des décors et des costumes superbes, et une mise en scene irréprochable apportant même de ci de là quelques effets audacieux. la 6eme saison tranchera quand à l’avenir de la série dans le coeur des fans.
Numéro 3 : X-files
Arrivé en France sous le titre de « Aux frontières du réel » la série n’a pas vraiment cartonner a ses début. Se taillant petit à petit une solide réputation, c’est lorsque la chaine M6 révisa sa politique de diffusion que le succes arriva. Et pour cause ! coincé dans la 2eme voir la 3eme partie de soirée, X-files ne touchait pas son public. En remontant plus haut dans la grille, la révolution X-files pouvait commencer.
Qui ne connait pas les aventures des agents Mulder et Scully ? mélant astucieusement enquete policière et histoires fantastiques voir paranormales, Chris Carter allait reprendre la formule a succes de Twin Peaks, mais de manière plus accessible et en se donnant plus de marge de manoeuvre. Le duo détonnant et complémentaire est particulierement bien construit, sortant du schéma classique du couple qui ne peut s’entendre et qui fini dans les bras l’un de l’autre. Jouant longtemps sur cette ambiguité et utilisant la tension sexuelle entre les deux comme un ressort comique plutot que romantique, Chris Carter nous titille là ou il faut.
Fonctionnant à deux niveaux, avec d’un coté des histoires indépendantes et de l’autre des épisodes s’inscrivant dans une trame global, X-files pouvait attirer aussi bien le spectateur occasionnel que le fan hardcore. Les épisodes débordaient de référence et étaient souvent ouvert, offrant a chacun la liberté de conclure comme il le souhaitait.
La trame globale de la série, déclinée sur 10 saisons, a beaucoup dérouté le public qui se lassait des mystères à rallonge et du manque de finalité. Certains ayant jusqu’a dire que finalement la série devait son charme a un effet d’esbrouffe (on notera que c’est ce qui se passe en ce moment avec la série Lost) et que par conséquent elle ne méritait pas son succes. C’est cependant une vision étriqué, car X-files est une série avec une production de qualité (c’est elle qui à lancer la mode des tournage a Vancouver ou l’on peut a bas prix tourner dans presque tout les type d’environnement possible et imaginable) avec un casting solide.
Duchovny et Anderson, loin des canons de l’époque, ont sut mettre une dimension humaine a leurs personnages respectifs, tout en sachant s’en amuser (on ne compte plus les épisodes parodique, le meilleur pour ma part étant « Le Sheriff a les dents longues » ou la même histoire est raconté par les deux agents).
Numéro 2 : Les Experts
Franchise a succes, Les Experts est la série policière la plus populaire au monde. Crée par le producteur Jerry Bruckheimer, ce dernier à utilisé ce qui à fait le succes de ses films dans le cadre d’une série : mise en scene ultra dynamique, casting plutôt glamour, histoires chocs, créant ainsi la formule parfaite pour un divertissement haut de gamme.
Fils spirituel de Columbo, pour ce qui est de la technique d’investigation basé sur l’intelligence et sur des preuves tangibles et formels (là ou les séries francaise misent sur la psychologie… enfin elles essayent quoi) les experts sont des scientifiques avant tout. Cependant, pour ajouter du dynamisme, nos enqueteurs en blouses blanches sont souvent confronté au danger ou bien à une certaine pression (retrouver un criminel avant qu’il ne frappe encore par exemple).
L’autre grande révolution des experts a été sa capacité a se démultiplier et a se décliner. La même formule se retrouve ainsi transposée dans des environnements differents apportant peu de differences (le type de crime et les motivations sont assez souvent similaire) cependant, a travers le casting et un graphisme clairement distinct pour chaque (« Miami » et ses teintes jaune, « Manhattan » tirant sur le bleu), les differentes séries savent se montrer interressantes sans avoir trop l’air de « clone » de l’originale.
Difficile a dire ce que deviendra la série : elle commence a atteindre ses limites, les crimes dépeint devenant de plus en plus extreme pour continuer a maintenir l’interet du public qui s’habitue vite, et la multiplicité des franchises augmentant encore le phénomène de saturation. Souhaitons donc que les Experts arrivent encore nous surprendre en réinventant un genre usé jusqu’a la corde.
Numéro 1 : Dr House
Succès aussi bien critique que médiatique, Dr House a chassé sur les terres de plusieurs genres (drame, série hospitalière, enquete) pour finalement devenir un genre en soi. C’est bien évidement Hugh Laurie, principale attraction de la série, qui porte la plus grosse pierre de l’édifice. Son talent est de passer du comique au drame avec la même maestria, en nous croquant un personnage haut en couleur, a la fois d’une force impressionante dans son domaine, véritable super heros du diagnostic, et en même temps homme brisé et au bord du gouffre, supportant difficilement ce qu’il est. Ce portrait rarement vu a la télé d’un être qui pourrait tout avoir et qui pourtant se laisse lentement tuer par un spleen saturnien est amplifié par les histoires qui nous sont proposé.
Car dans le service du Dr House, il ne s’agit jamais de guerir un petit rhume, mais presque toujours d’une course contre la mort. Exposé ainsi aux pire tracas de l’existence, le Dr House choisit de se protéger via une attitude rationnaliste a l’extreme, classant les émotions aux rangs de facéties. Sa terrible sentance « Tout le monde ment » est à l’image de son peu de foi en l’humanité. Si au début de la série, les auteurs ont montré de ci de là quelques lueurs dans la vie du personnage, ces bouffés d’oxygène se font de plus en plus rare.
Construit sur le modele de Sherlock Holmes, House est quasi clairvoyant, capable en un regard de connaitre tout d’un individu. Drogué comme son modele de Baker Street, il est aussi accompagné de son Dr Wilson / Watson, seul véritable ami, et unique personne capable de le comprendre malgré son caractère detestable.
Veritable tribune aux idées noires, House dit tout haut ce qu’on devrait penser tout bas, dénonçant via son attitude d’extremiste nos hypocrisies et nos lachetés, mais aussi saluant indirectement nos forces et notre capacité à faire le bon choix. Son équipe contribue a l’équilibre des forces, évitant ainsi a la série de proposer une seule vision sombre des choses. A chacun de voir sa vérité en s’alignant sur la douce Cameron, le pragmatique Chase ou bien le sérieux Foreman.
Dr House à été un electrochoc dans le paysage télévisuel, tant par la force de son propos que la dureté apparente de son personnage principale. Son tour de force a été de proposer dans un récit dynamique un autre challenge que l’affrontement entre individu de type policier / voleur. House cherche une maladie comme un enqueteur un criminel, mais une fois sa proie battu, il n’en tire aucun plaisir. Il n’y a pas de notion de justice, et les victoires sont ephémère car au bout du compte, tout le monde finira par mourir. Le spectateur est pris dans des histoires qui peuvent le toucher beaucoup plus que des histoires criminels, car finalement plus inscrit dans le quotidien (on a tous été a l’hopital au moins une fois). L’écriture de la série fonctionne sur des mécanismes solides que le spectateur apprend a décrypter au fur et a mesure que sa relation avec les personnage s’établi créant ainsi une conivence agréable, même si parfois les scénaristes jouent de nous en trichant avec leur propres codes.
La réalisation est d’une qualité exceptionnel, avec une bande son puissant dans la musique contemporaine aussi bien que dans les grands classique des Stones ou des Who. On notera que Hugh Laurie, musicien émérite, y va parfois d’un petit solo de piano ou de guitare. Sans aucun doute la série la plus audacieuse et la plus follement interressante de ces dernieres années.
1 commentaire
Patron… outre le fait que je suis assez d’accord avec toi sur ce TOP five, je dirai que je prendrai plaisir à te lire commentant un docu/film d’ARTE sur la derression economique dans le milieu petit-bouregois roumains tellement ton ecriture est dynamique, entrainante et ça veut presque dire la même chose au final…
Patron, merci !