Dans le registre de mes loisirs les plus saugrenus, j’ai celui de lire de vieux magazines. Ce sont des instantanés du moment présent, figeant les tendances les plus fugaces. Ces retours en arrière sont passionnants : on peut suivre l’évolution d’un événement étape par étape et avoir ainsi plus de recul sur la vision d’ensemble. Sortir ainsi la tête du guidon de l’actualité permet notamment de déceler dans la presse et les médias ceux qui ont le “nez creux” et qui avaient fait les bons pronostics, ou qui ont eut la bonne analyse. Et puis c’est aussi l’occasion de rire des prédictions foireuses de tous les soit disant experts.
Relire la presse permet de voir a quel point l’opinion public a la mémoire courte et a quelle vitesse elle retourne sa veste (mais toujours du bon coté ?). L’histoire qui m’inspira cet article est celle de l’affaire Betancourt (Ingrid hein, pas l’héritière l’Oréal).
En 2002 alors qu’elle était en lice pour l’élection présidentiel en Colombie pour le parti écologiste, Ingrid Betancourt est capturée par les rebelles FARC. Elle restera leur otage pendant six ans et demi avant d’être libéré par un commando de l’armée Colombienne.
Durant les 6 ans ou elle resta en captivité, les médias firent d’elle un véritable symbole, une passionaria qui cristallisait toute la question des otages de part le monde. De nombreuses manifestations de soutiens eurent lieu et on ne compte plus les célébrités de toutes sortes s’étant engagé pour sa libération. On se souvient de la liesse lors de sa libération dont les circonstances digne d’un film ont ajouté une touche de glamour supplémentaire à l’histoire.
Et puis après…
Après sa libération, fini le glamour et l’image “romantique” (cherchez la définition pour ne pas comprendre de travers !) de cette héroïne moderne. C’est une femme totalement différente de l’image qu’il s’en était faite que découvre le public : froide et distante (sur ce point je dirais qu’elle a quant même des circonstances atténuantes) elle n’est plus que l’ombre de son mythe. Par dessus le marché, les autres otages qui l’ont côtoyer en font un portrait peu flatteur, voir carrément diffamant. Plus récemment encore, Ingrid Betancourt défraye la chronique en réclamant à la Colombie des indemnités astronomique en accusant le gouvernement de ne pas l’avoir bien protégée à l’époque. L’opinion public déchante, surtout en cette période de crise, de voir cette femme que tous plaçaient si haut en train de réclamer de l’argent de façon aussi procédurière.
Le temps du soutien est révolu, et on fustige l’ex otage a tout va… mais que sont devenu les belles idées, les valeurs et les sentiments si profond que psalmodiaient a tous va les politiques et autres vedettes ? où sont les chantres qui nous exhortaient a avoir “une pensée” pour Ingrid et sa famille au soir de noël ?
Y’a pas à dire : les temps changent…