Vous connaissez mon amour immodéré pour les séries télé en générale et pour Burn Notice en particulier. J’avais déjà évoqué la honte qui devrait frapper la télé française de ne pas nous avoir proposer cette série dans des conditions dignes de ce nom, je vais avoir la même réaction vis à vis de Leverage, une série formidable, sympathique… et sous médiatisé comme Burn Notice. (Fait amusant : les similitudes avec Burn Notice de n’arretent pas là)
Tout commence alors que Nathan « Nate » Ford, ancien enquêteur pour une grosse compagnie d’assurance, se saoul comme à son habitude depuis la mort tragique de son fils. Il est contacté par un homme d’affaire aux abois qui s’est fait volé un prototype crucial pour son entreprise. Il ne peut recourir a la légalité pour reprendre son bien et propose a Ford de diriger une équipe de casseur d’élite pour mener à bien cette tache…
Sans trop vous spoiler, l’équipe va apprécier de voler pour la bonne cause et va se convertir sous l’impulsion de Nate en une bande de redresseur de tord spécialisé dans l’arnaque de haute volé. Les victimes sont en général de simple citoyen victime du système et de ceux qui en abuse impunément, pour qui nos héros vont déployer des trésors d’ingéniosité afin que justice soit faite.
Toute série de ce genre se doit d’avoir des protagonistes haut en couleur et riche de possibilité qui se complètent : s’ils sont chacun les meilleurs dans leurs domaines, c’est ensemble qu’ils seront invincible.
Nathan joue avant tout sur le coté cérébrale et profond (passé torturé, démon intérieur etc) nécessaire à tout chef d’équipe. Il porte très clairement l’image du père, mais il n’est pas parfait ce qui le rend plus humain et moins monolithique.
Cela permet un équilibre dans le duo qu’il forme avec Sophie, une arnaqueuse de talent, manipulatrice de génie, et accessoirement exécrable actrice sur scène (alors que lorsqu’ils s’agit de duper quelqu’un…). Elle joue bien évidement le rôle de la maman et constitue l’atout charme de l’équipe. Elle guide souvent ces partenaires dans l’art subtile du pipo, et partage avec Nathan un passé qu’on devine riche et pas seulement « professionnel »…
Si l’équipe dispose de neurones, elle dispose aussi de muscle ! C’est là qu’intervient Eliott, un expert en close combat (qu’on soupçonne être un ancien soldat) qui n’est pas qu’un tas de muscle sur patte. C’est sans doute le plus polyvalent de l’équipe (il s’approche de Michael dans Burn Notice) et il correspond à l’image du grand frère protecteur. Sa relation avec Nathan est intéressante car il n’est pas totalement soumis a cette image du père. Sans entrer dans un schéma freudien, Eliott n’hésite pas a contester l’autorité de Nathan, même si au final il reste a ses ordres. Ce n’est pas non plus le cliché du bourrin ténébreux, au contraire, il à souvent le sourire et ne manque jamais de faire un bon mot.
Si on à un grand frère, on à aussi une petite sœur dans la famille : Parker, la jolie monte en l’air totalement loufoque. Véritable enfant de la balle, Parker a commencé le crime dès son plus jeune age dans des circonstances relativement mystérieuse. Sa naïveté enfantine est une belle bouffé de fraicheur et de sincérité dans l’équipe, mais masque des plaies qu’on devine profonde. Elle considère l’équipe comme sa seule famille et à souvent le rôle de pitre. Bien que fort jolie, Parker ne sait pas bien jouer de ses charmes malgré les conseils de Sophie ce qui ajoute a son aspect comique. C’est par contre une redoutable pickpocket et son petit gabarit ajouté a son agilité d’acrobate lui permet de s’infiltrer partout ou elle le souhaite.
Dernier membre de l’équipe mais pas des moindres, Hardisson est à la fois le petit frère / meilleur pote (vis à vis d’Eliott ) mais aussi le surdoué de la famille. Génie de l’informatique et de l’électronique, il est aussi un excellent baratineur (par contre il n’a pas la même ingéniosité pour les plans tordu et l’escroquerie que Sophie ou Nathan). Il est souvent (gentiment) moqué par Eliott ou Parker car il est beaucoup moins physique qu’eux, mais n’en reste pas moins un membre indispensable par son ingéniosité et le coté unique de son expertise (personne ne peut le remplacer, même à minima pour ce qui concerne la technologie et la collecte d’information).
Alors certes nous avons une bonne équipe, mais nous avons aussi d’excellents scénarii (un peu répétitif dans leurs schéma mais après tout c’est le genre qui veut ça) avec souvent des défis vraiment pas ordinaires : voler une valise pleine d’argent dans une banque pendant une prise d’otage, faire croire à un mafieux qu’il est victime d’une épidémie mortelle, piéger un sénateur en faisant voter une loi… tout ça est un aperçut des challenges que nos héros vont devoir relever pour parvenir à leur fin.
Efficacement filmé, la série est dynamique et ne souffre d’aucun temps mort. Les histoires sont savamment mis en scène, et même un sérivore avisé aura parfois du mal à anticiper les trouvailles de nos héros. En effet, le « plan » n’est souvent révélé qu’a la fin a travers de flashback qui nous révèlent les petits détails qui nous ont échappé (ou qui n’ont tout simplement pas été montrés) et qui créent le « twist » final.
Finalement si on fait le bilan, on à des héros typé et charismatique ayant beaucoup d’interaction, des intrigues efficaces, de l’action, de l’humour… Leverage est sans discutions possible mon coup de cœur série du moment !