Ce week end, j’ai eut la chance de vivre une de ces experiences enrichissantes qui font que même un être raffiné et au gout sûr comme votre serviteur, parvient à en apprendre plus sur lui même, et ce à l’occasion du brit milah du fils d’un couple d’amis très chers a mon coeur.
Je dois vous avouez que j’entretient avec la réligion juive une relation assez spéciale : loin de la renier ou bien de la rabaisser aux rangs des sornettes rituels que persiflent les shamans indiens dans leurs vastes plaines, je ne suis pourtant pas un connaisseur en la matière. Mes références majeur sont assez honteuse mais sont, j’en suis certains, les mêmes que pour beaucoup de goy. Quelque part, « Rabbi Jacob » a fait du mal a cette communauté…
J’arrive donc, (très en avance) armé de mon appareil photo de combat dont l’usage reste encore une arcane mystique à mes yeux, et j’attend le début des hostilités. Comme je vous le disais, j’étais attrocement en avance (et oui, c’est tout à fait possible) mais une personne bienveillante m’autorisa a patienter a l’interieur de la synagogue, plutôt que de souffrir les affres de l’hiver, bien que ce dernier ce fusse montré en petite forme ces derniers jours.
Dans une salle moderne et bien éclairé, autour d’un autel qui aurait tout à fait put avoir sa place dans un séminaire de marketing (les symboles hébraiques en moins) un groupe de jeune gens chantait, accompagné d’une guitare et d’un piano. Evidement ce qu’ils disaient était de l’hebreu, mais ne manquait pas d’une qualité d’interprétation tout a fait appréciable.
L’arrivé de la famille donna lieu à un bouillonnant va et viens de boites, de sacs et personnes. Me sentant bien perdu dans ce maelstrom, je ne dut mon salut qu’à ma formidable capacité a me rendre utile a petite echelle. Rapidement la salle du buffet fut dressée, tandis que le reste des convives arrivaient. Retrouvant avec plaisir quelques amis que je n’avais vu de longue date, je passais des uns aux autres, échangeant de ci de là quelques bon mots, riant avec plaisir aux boutade des uns, et montrant un sincèere interet aux histoires des autres.
C’est alors qu’on remit aux hommes qui n’était pas équipé pour la circonstance une kippa, coiffe traditionnelle que l’on se doit de porter en rappel de l’autorité que Dieu représente au dessus de nous (me faites pas la leçon, j’essaye de faire court). Je n’avais aucune objection a la porté, étant donnée le respect que j’ai pour les dogmes et surtout pour leurs pratiquants. Je l’ajuste donc tant bien que mal sur ma tête (mes cheveux mal taillé n’aidant pas à l’opération) et reprend mes périgrinations.
je pris alors conscience de choses bien troublantes pour un esprit habile et bien affuté comme le mien lorsque l’on me demanda si j’étais juif. Loin de moi l’idée d’assimiler cette question à une insulte, elle me ramena cependant à une réalité très concrete. Finalement c’était quoi être juif ? pour tout les gens autour de moi, il en allait plus de l’appartenance à une communauté et a son dogme, plutôt qu’a celle d’une éthnie. Il convient cependant d’ajouter que mon beau visage de prince pirate, arborant une barbe de 3 jours et mes cheveux brin corbeau combiné a ma physionomie dont les ascendances oscille entre Madrid et le 8eme arrondissement, avaient de quoi induire en erreur.
Bien que je n’eut pas le culot de me prétendre juif, je me sentais comme un imposteur, abusant de l’hospitalité de personnes de qui je tournais le culte et la communauté en ridicule pour faire le pitre (mais chacun sait que je tuerai père et mère pour un bon mot). Oui j’étais un fourbe, déguisé en pas moi au milieu d’un rituel qui semblait revetir une signification forte pour les gens autour de moi, alors que je ne pouvais controler mon envie d’y aller d’un mot rigolard à mon voisin de droite tandis que sur la gauche une assemblée de femmes était émue aux larmes. Certes, mon irrespect fut pondéré par mon intraitable savoir vivre, mais je me senti coupable d’une malveillante ironie là ou la situation ne s’y pretait pas.
C’est dur d’avoir passé presque 30 ans a ne voir dans le peuple juif que le Sentier, les camps de déportation, Rabbi Jacob, La vérité si je mens, les pieds noirs, les blagues clichées et les scandaleuses affaires de profanations. Soyons cependant sérieux : je n’avais pas pour autant rejoint le camp des antisémites convaincus, enroulé de bétise crasse et coiffé d’une haine aveugle contre ce que je ne connais pas. Non, moi j’étais plutôt un bête ignorant qui réalisait tout à coup qu’il y’avait un écart entre une religion et ses pratiquants, surtout quand ceux ci sont des modérés ouverts, tout à fait capable de laisser une femme ordonner une cérémonie.
Malgré mes relents coupable, la morale de l’histoire me laissa une bonne impression. Un vécu valant mieux que deux « tu veras », je me sentait capable de continuer a me moquer des mères juives, des commerçants aux accents impayables, et des flambeurs en costume de chez Armani, avec bien plus de tendresse que je n’en avais avant. En plus d’avoir partager un moment important avec mes amis, j’avais a titre personnel ouvert un peu plus mon esprit a la tolérance.
Je ne prendrais certes pas ma carte du club, mais ça fait du bien de temps en temps de voir VRAIMENT les gens de qui ont se moque, ne serait ce que pour ne pas oublier qu’avant d’être des gros clichés, ce sont des personnes. Prochaine étape dans ma quête de tolérance : aller dans un cours d’histoire au état-unis !
7 commentaires
Mais c’est qu’il est vraiment bien ce billet ! :)
c’est trop d’honneur ^^
merci en tout cas, je débute dans le monde du blog alors je tatonne un peu, j’espère que ça sera meilleur avec le temps !
Je viens de lire quelques billets et tu écris vraiment bien.
Quel est le rapport avec « je débute dans le monde des blogs »? il y a des blogs qui existent depuis longtemps et dont les auteurs n’arriveront jamais a écrire comme tu le fais!
Continue en tout cas.
Merci Spike, ce genre de message donne clairement envie de poursuivre ^^
Ce qui me fait bizarre avec cette communauté, c’est qu’on la tient autant comme religion que pour certains « race ».
Autant les gens arrivent quand ils ne sont pas d’un racisme crasseux à faire la part entre arabe et mulsulman, autant là la « frontière » est moins bien dessinée.
Sinon c’est vrai que de se retrouver dans un monde qui n’est pas le siens est parfois déconcertant.
C’est comme tomber dans la machine a laver pendant le cycle essorage : on ressort tout propre mais un peu froissé
« Ce qui me fait bizarre avec cette communauté, c’est qu’on la tient autant comme religion que pour certains “race”. »
Ce qui est tres con parce qu’en fait… c’est ni une race ni une religion… c’est juste une culture.
Cause à madame diaspora les juifs s’identifient comme religion et oublient qu’ils sont surtout hebreux…