Si vous me suivez depuis un moment, vous devez savoir que j’aime les bons mots. Mieux que ça, je les adore, et j’ai la fâcheuse tendance à les chercher en toute circonstance. Cependant, une petite mésaventure qui m’est arrivé ce matin m’a amener à réfléchir la dessus…
De bon matin, je tentais mollement de passer le temps dans les transports en lisant les news sur mon mobile, et c’est ainsi que j’entendis parler de l’accident survenu à l’Apollo Theater (le toit c’est écroulé – à l’heure ou j’écris ces lignes il y’a peu de précision – et à fait plusieurs blessés). Ni une ni deux, cette nouvelle m’inspire et je tweet donc « La dernière représentation à l’Apollo Theater à cassé la baraque ».
Quelques minutes plus tard, je suis interpellé par une tweeteuse (ça se dit ?) qui était sur les lieux de l’accident et qui me fait comprendre que mon message n’a rien de drôle.
Sur le coup, je me suis senti bien con, et j’ai eut l’envie de m’excuser. Mais je ne l’ai pas fait, non pas parce que je me sentais investi d’une légitimité de légat romain, mais parce qu’en fin de compte, ça aurait été salement hypocrite. Mon message n’était pas une maladresse, je savais très bien ce que j’écrivais et l’impact que ça pouvait avoir. Par contre ce que je n’avais pas prit en compte, c’était qui allait recevoir mon message.
Je ne suis pas un leader d’opinion, je n’ai pas de million de followers, et du coup j’ai plutôt tendance à considérer que lorsque je tweet je le fais pour mon petit microcosme de gens que je connais et qui donc ne serait pas « affecté » par ce message. Mais voila, Tweeter est un espace publique et ouvert : ma bêtise à été de croire que je pouvais impunément tenir ce genre de propos sans risque.
Au fond de moi je trouve bien évidement que c’est un événement tragique, et c’est peut être parce qu’il n’a pas fait de mort que je me suis senti le droit d’en rire. Je suis de ceux qui croient au rire comme un outil salutaire qui exorcise les peurs et les haines, qui forme une carapace pour les plus faibles, et qui exorcise nos bassesse en les rendant plus humaine. Mais aujourd’hui, alors que je pensais être du bon coté de la ligne, la réponse de cette tweeteuse m’a montré quelque chose d’essentiel : ce rire que je cherchais n’avait pas ça place dans ce contexte. Ce ne sont pas mes mots qui étaient en tord, c’était leur usage dans le contexte d’un tweet anonyme, sans nuance, sans recul et sans aucune considération pour ceux frappé par cet accident. Bien entendu, je pourrais blamer le support et dire que c’est la faute au principe du micro blogging, mais ça serait une fuite bien trop facile. Même si je ne suis pas de la « génération internet » née avec cette technologie, j’ai toujours été très au fait des réseaux sociaux et de comment ils marchent. Je ne peux que plaider coupable à la fois pour avoir tenu ces propos, mais aussi pour avoir penser passer entre les mailles du filet.
J’ai donc répondu à cette tweeteuse que je n’allais pas me défausser, invoquer la maladresse ou la précipitation, mais que par contre j’allais tenir compte de sa remarque. Ce présent article est donc la réponse « développée » que je voulais lui faire.
Il est de nos jours de bon ton d’être un docteur House cynique que les choses ne touchent pas. Il est aussi facile de se placer comme victime du système, de la nature humaine ou bien simplement des circonstances. Pour ma part, j’aimerai pour une fois que celui qui à dit une connerie (en l’occurrence moi) fasse mieux que s’excuser (déjà sachez qu’on ne s’excuse pas soi même bande de malotru) auprès de ceux qu’il à offensé. Il ne s’agit pas d’être consensuel et de plaire à tous, mais de savoir si en toute honnêteté, les propos que j’ai tenu ne méritait pas une telle réponse. C’est avant tout être honnête envers soi-même que de reconnaitre ça.
Je vous invite à vous aussi chers lecteurs, à vous interroger sur les remarques qui vous sont faites, que ça soit sur vos propos ou votre attitude. Est ce que vous les assumez ou est ce que vous vous cachez derrière des écrans de fumés ?