[CORRECTION A VENIR]
Les maîtres de l’univers
« Je jure solennellement que j’exécuterai loyalement la charge de président des États-Unis et que du mieux de mes capacités, je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des États-Unis »
La fanfare commença à jouer « Ruffle and flourish » quatre fois de suite comme le voulait la tradition, puis l’hymne présidentiel, « Hail to the chief ». Aussitôt après, les obusiers du district militaire de Washington tirèrent 21 coups de canon.
Encore la tradition.
John Bradshaw aimait ces moments solennels. Ils étaient le ciment du pays, et faisaient sa grandeur. Il tenait donc à commencer son mandat en respectant ces valeurs, à la fois pour plaire à son électorat Républicain mais aussi pour montrer à ses opposants qu’il respecterait la grande histoire des états unis.
Le nouveau président fit son discours d’investiture avec force et passion. Remerciant Dieu, il demanda à tous les américains de rester unis dans les épreuves, et prêta le serment d’allégeance en demandant à la foule de l’imiter. Si la plupart des observateurs étrangers trouvèrent la manœuvre démagogique, les journalistes américains apprécièrent ce symbole simple mais fort de l’affirmation du président.
Son épouse Amanda, qui se tenait toujours près de lui, serra sa main. Envahi par l’émotion et la fierté de voir son mari atteindre le sommet du pouvoir, elle ne put retenir une petite larme. John savait que le rôle de first lady serait aussi une lourde tache, mais qu’Amanda n’hésiterait pas à s’investir à 200 % dans sa mission. Ils en avaient longuement parler, et le jeu en valait la chandelle. Il la prit dans ses bras, elle lui susurra qu’il l’aimait. Les photographes ne manquèrent pas mitrailler la scène : elle serait l’une des plus marquante de son mandat.
Après le déjeuner avec le Congrès, le président remonta Pensylvania avenue jusqu’à la Maison Blanche. La foule en liesse l’acclamait, scandait son slogan « No compromise ! » et brandissait d’immense pancarte à son effigie et aux couleurs du parti républicain.
C’était un moment fort pour Bradshaw, celui qu’il avait attendu toute sa vie, celui pour lequelle il n’avait ménagé ni effort ni sacrifice. Sans trop savoir pourquoi, il repensa a cette biographie de Lincoln qu’il avait lu à la fac de droit, et à la forte impression que lui avait laissé le vieux Abraham.
Il était au sommet du pouvoir, dirigeant de la première puissance mondiale… maitre de l’univers !
Dans la foule, que des sourires, que des messages d’affection, d’admiration. Bradshaw savait que ça n’allait pas durer, et que le pays n’aimait son président que pendant les premières 72h de son mandat. Au delà, ça serait les galères, les crises à gérer, les scandales à étouffer. Il savoura d’autant plus ce moment de grâce qu’il le savait éphémère.
Il arriva aux portes de la Maison Blanche où il avait déjà commencé à s’installer suite son élection en fin d’année passé. La sécurité format un cordon pour retenir la foule et filtrer la presse, puis referma les grilles de la plus célèbre adresse de Pensylvania avenue.
« POTUS est au nid » annonça le chef de la sécurité à ses équipes qui passèrent en mode de sécurité 3 (sécurité statique). Bradshaw en entendant ce message sur les canaux radio ne put s’empecher de sourire : c’était lui POTUS : Président Of The United States, et il était maintenant couvé et protégé comme un objet précieux dont on assurait à grand frais la sécurité.
Il songea alors à nouveau à Lincoln, et se demanda ce qui sera arrivé s’il avait lui aussi à l’époque bénéficier d’une sécurité digne de ce nom.
Le garde du corps du président, Scott Waldorf, tira ce dernier de sa rêverie :
« Monsieur le Président, nous avons un point important à faire pour valider votre prise de fonction
– Allons bon ? encore ! il me semblait avoir vu tout le monde pourtant ?
– C’est… interne monsieur
– Ah je vois : interne à la Maison Blanche. Laissez moi deviner, petit discours au staff ?
– Pas tout à fait monsieur. Mais suivez moi, ça sera plus clair une fois la bas. »
Bradshaw acquieça et emboita le pas à Scott. Il fit signe de la main à Amanda qui elle était conduite vers l’aile Est où lui seraient montrés les bureaux de la first lady, et elle lui répondit en lui soufflant un baiser.
A la surprise du président, Scott le conduisit vers le parc, et plus précisément vers la piscine.
« Euh Scott… j’imagine que ce n’est pas un bizutage où vous aller me balancer tout habillé à la flotte ?
– Monsieur le Président, jamais je ne ferai quelque chose d’aussi puéril voyons. On y est presque rassurez vous.
– Non mais attendez ça suffit : on va où là ? »
Scott regarda autour de lui pour s’assurer qu’aucune oreille indiscrète ne traînait, notamment celle d’un journaliste.
« Nous allons dans le bunker… » répondit le garde du corps sybilin.
Bradshaw soupira de soulagement : évidement qu’il fallait montrer au Président les endroits secrets de la Maison Blanche !
L’entrée du Bunker se trouvait dans le cabanon d’environ 60m² qui jouxtait la piscine et reconnaissable à son toit couvert de panneaux solaire. Dissimulé dans une armoire fermant avec une clé (qui en fait s’ouvrait en plaçant la main sur un panneau d’analyse digitale couplé à une reconnaissance vocale) c’était tout simplement un escalier menant à un sous sol. Dans ce dernier, un ascenseur high-tech doté d’une large cabine, attendait sagement qu’on le sollicite.
Le garde du corps du Président entra le premier et invita son illustre protéger à le suivre. Les portes en verre blindés se refermèrent dans un bruit de coussin d’air et Scott dit à haute voix : « bureau 404 ». Aussitôt une voix de synthèse authentifia l’agent de sécurité et confirma l’ordre ce qui mit l’ascenseur en marche.
A grande vitesse, la cabine s’enfonça dans le sol, faisant défiler sur les premiers mètres un paysage de béton. Et puis soudain, apparut sous les yeux de Bradshaw un spectacle étonnant : un gigantesque hangar dont la hauteur sous plafond devait être de presque 25m.
« Bordel ! » jura le Président « C’est une installation secret défense pas vrai ?
– Tout à fait monsieur : ce sont les locaux du bureau 404
– Sécurité intérieur ?
– En partie monsieur
– Contre espionnage ?
– hum… un peu monsieur
– Mais c’est quoi leur job ?
– Désolé monsieur je ne suis pas habilité à vous donner cette information
– Je suis le Président Scott : je vous habilite à me répondre
– Non je veux dire que je n’ai pas un niveau d’accréditation qui me permette de savoir exactement ce que fait le bureau 404
– Mais enfin c’est n’importe quoi ! vous êtes assigné à ma sécurité… bon écoutez Scott, c’est pas grave, je verrai avec le responsable de ce service pour qu’il vous donne une habilitation. Vous le méritez bien mon ami » répondit Bradshaw en donnant une tape amicale sur l’épaule de Scott.
L’ascenseur arrêta enfin sa course. L’intérieur du bunker était à l’image des bases secrètes tel qu’on pouvait les voir dans les films : d’immense édifices sous terrains, avec des couloirs qui se perdent dans des pans de cavernes, des petites voiturettes qui circulent et bien sur des techniciens et des gardes qui vont en viennent pour assurer leurs taches.
Bradshaw jubilait. Il se doutait bien qu’une chose de ce genre existait, mais de la voir, d’y être et de sentir qu’il faisait partie d’une partie infime de privilégier qui pouvait s’en vanter, ça n’avait pas de prix. Scott l’invita à nouveau à le suivre et le conduisit a travers les couloirs labyrinthique du bunker.
« C’est fou ! comment ils ont put installer un truc pareil sous la Maison Blanche !
– Ils sont parti d’une cavité existante et on procédé à l’aménagement via un tunnel qui ressort de l’autre côté de Washington Monsieur. C’était plus discret.
– Je suis admiratif Scott… notre Nation est vraiment la plus glorieuse qui soit pour réussir de tel prodige.
– Sans doute monsieur » répondit poliment Scott.
Le président et son garde du corps arrivèrent enfin à destination : une énorme porte blindée qui semblait être celle d’un coffre fort, et sur laquelle était écrit « Bureau 404 ». Scott pressa un bouton sur l’intercom situé à droite de la porte et attendit. après une dizaine de seconde, l’écran s’alluma, laissa apparaître une jeune fille d’une vingtaine d’année aux cheveux… bleus
« Allo ? Oh Scott ! vous nous l’avez amené, c’est super ! attendez je vous ouvre !
– C’est qui ? » demanda Bradshaw tandis que la porte s’ouvrait en faisant craquer ses joints métallique.
Scott ne répondit pas. La porte s’ouvrit complètement et le Président vit la chose la plus inattendu qui soit, si incongru qu’il manqua de vaciller de surprise.
Il se trouvait face à un grand loft de pas loin de 300m² décoré comme une boutique de bande dessiné. Poster de super héros sur les murs, figurines de manga dans des vitrines, consoles de jeu rétro et pile de cartouche entassé dans un coin de la pièce…
Bradshaw lança un regard à Scott dans l’espoir d’avoir une réponse, mais ce dernier resta muet et se contenta d’un geste de la main à inviter le président à rentrer. A l’intérieur du loft, ses habitants s’étaient visiblement passer le mot et tous arrivèrent pour se présenter.
Ils étaient 4 : la jeune fille aux cheveux bleus, une autre jeune fille un peu plus âgé toute vêtue de noir et maquillé comme un membre du groupe Kiss, un petit intello à lunette rondouillard avec un gros gobelet de soda à la main, et pour finir un hispanique habillé comme un hipster avec une tablette informatique à la main.
« Monsieur le Président » dit Scott « permettez moi de vous présenter les membres actuels du bureau 404
– Euh… Bonjour les jeunes : je suis ravi de vous rencontrer ! j’espère que vous avez votez pour moi ! en tout cas même si ce n’est pas le cas sachez que moi j’ai une totale confiance en vous pour… euh… bon écoutez je ne vais pas vous mentir je n’ai pas la moindre d’idée de ce que vous faites ici ! vous êtes quoi ? une sorte de version présidentiel de 21 Jump Street ?
– Vous connaissez Jump Street ? demanda l’hispanique surpris
– Hey, qu’est ce que tu crois fils : je suis peut être un vieux pour toi, mais je connais les bonnes séries
– Série ? Oh excusez moi, moi je parlais du film : vous vous devez faire allusion à la très vieille série télé c’est ça ?
– Shinobi ! arrête de dire ça : tu vois pas que tu mets le Président mal à l’aise ? » dit la jeune fille aux cheveux bleus « Excusez le monsieur : dès qu’on parle de film ou de jeu vidéo il devient insupportable… Oh mais je suis confuse je manque vraiment de savoir vivre ! Je me présente je suis Sammy Jo, elle c’est Trix, vous connaissez déjà Shinobi, et lui c’est StarBeam. Pour faire simple, on est les dirigeants de ce pays »
Bradshaw espérait toujours que quelqu’un sortirait de derrière un des canapés pour dire « surprise ! »
« Ecoutes ma petite, le dirigeant de ce pays c’est moi, et vous êtes très sympathique mais là j’ai l’impression que vous me faites perdre mon temps ! »
Sammy Jo lança un regard désemparé vers ses camarades qui n’en menaient pas plus large.
« Je… je suis désolé monsieur le président. Raaaah je savais que j’aurais dû mieux préparer mon speech ! vous allez voir c’est très simple en fait… Trix aide moi ! »
La jeune gothique soupira
« Ce que cette pauvre Sammy Jo essaye de vous dire avec sa finesse habituelle qui fait qu’on comprend jamais rien, c’est que le vrai pouvoir c’est ici et que votre job c’est juste notre couverture.
– Han ! comment t’es rude Trix ! regarde sa tête il nous prend pour des dingos !
– Mais non, c’est juste qu’il accuse le coup c’est normal. Laisse lui 5min il va assimiler l’idée et ça ira mieux »
Bradshaw accusait effectivement le coup. Il secoua la tête de déni et retourna à la charge :
« Je suis en politique depuis plus de 25 ans jeunes gens, et je connais les institutions de ce pays mieux que personne : les décisions sont prise par l’équipe du Président… ET C’EST MOI LE PRÉSIDENT !
– Trix ! » dit Starbeam paniqué « je crois qu’il s’énerve là ! fait quelque chose !
– La ferme… » répondit la jeune gothique « Il est au 2eme stade de l’acceptation : la colère. Tu va voir que dans 30 secondes il marchande et qu’après une petite crise de larme il sera calmé
– Arrêtez de parler comme s’il était pas là enfin ! » dit Sammy Jo tout en prenant le bras du Président « Je suis désolé monsieur Bradshaw : parfois Trix est un peu rude. Mais quand on la connais c’est vraiment une chic fille
– Bah toi tu devrais être un peu plus rude justement ! tout n’est pas rose dans la vie ! répondit Trix
– Justement ! dans ce genre de cas il vaut mieux avoir une attitude plus positive non ?
– Grrrrhh… tu m’énerves Sammy. Bon de toute façon j’ai pas que ça à faire : les mecs c’est qui de vous deux qui s’occupe de la conférence sur le commerce ?
– C’est moi ! » dit Starbeam entre deux gorgées de soda « Par contre les gars de chine sont très clair : aucune promo à espérer sur les prochains Iphones avant l’année prochaine
– Ah ouais ? bah répond leur de ma part que s’ils veulent voir un nouveau Star Wars avant la prochaine ère glacière ils ont intérêt à nous le faire ce rabais ! »
Le Président était médusé. A son bras, Sammy Jo lui adressait un très charmant sourire sans doute pour essayer de le rassurer. Il lui fit relâcher son étreinte et presque groggy, il se jeta sur Scott, agrippant par les épaules.
« Scott ! C’est quoi ce bordel enfin !
– Monsieur calmez vous…
– JE SUIS TRÈS CALME ! JE VEUX SAVOIR POURQUOI CES GAMINS ME DISENT QUE JE NE SUIS PAS PRÉSIDENT !
– Oh monsieur alors il y’a un malentendu ! » dit Trix « vous êtes le président : choisi par le peuple et tout »
Bradshaw tourna lentement la tête vers la jeune fille. Il sentait bien qu’un « mais » allait changer la donne.
« Vous êtes tout à fait légitime rassurez vous : mais c’est juste votre poste qui ne l’est pas »
Sammy Jo assena un regard assassin à Trix tout en mimant du bout des lèvres les mots « ferme là ! »
« Monsieur le Président ? » demanda la jeune fille aux cheveux bleus « Et si je vous faisais faire le tour du propriétaire ? hein ? ça serait sympa comme tout ? juste vous et moi ?
– Euh… oui d’accord… faites moi un topo jeune fille, mais n’essayez pas de m’embrouiller hein !
– Non non pas de souci monsieur. De toute façon je penses que là on est déjà bien niveau embrouille donc ça serait inutile d’essayer d’en rajouter une couche hein ? »
La blague de Sammy Jo fit un flop, mais la jeune fille, toujours souriante et positive, ne se démonta pas et commença la visite, toujours en tenant le bras de Bradshaw.
Elle lui fit parcourir le loft, expliquant que c’était le lieu de travail et de résidence des membres du bureau 404 (ou plus simplement des « 404 » comme ils s’appelaient entre eux). Depuis cet endroit, ils avait la charge pendant un mandat de 2 ans de s’occuper d’un peu tout, et ce dans la plus grande discrétion. Bradshaw tiqua :
« Attendez ? un mandat de 2 ans vous dites ?
– Oui, c’est un job stressant, plus ça serait usant. Et puis on vit non stop dans le bunker, c’est pas une vie.
– Mais comment vous êtes élu ?
– Vote en ligne
– Mais par qui ?
– Bah par la population !
– Mais… comment ça se fait que je n’en ai jamais entendu parler… ni moi ni personne que je connais !
– Ah mais ça c’est parce qu’on fait hyper gaffe monsieur ! En fait, une partie de notre boulot c’est de vous faire croire que c’est vous qui avez le contrôle
– Vous plaisantez ?
– Non non c’est très sérieux : en fait à l’origine du projet 404, y’avait une bande de geek… attention je vous parles des geek a l’ancienne hein ? pas des mecs un peu cool comme dans The Big Bang Theory… bref une bande de geek s’était rendu compte qu’en fait tout le pouvoir était concentré dans les machines et le réseau. Bah oui vous vous rendez compte : le marché mondiale est en ligne, l’argent est virtuel, et le plus fort secteur économique des pays développé c’était les loisirs avec les jeux vidéo et le cinéma en tête. Du coup, ils se sont dit « hey ! et si on prenait vraiment les commandes ? » enfin je sais pas s’ils ont vraiment dit ça vous voyez… mais ça serait typiquement le genre de chose qu’ils auraient put dire vous voyez ? hein ? »
Bradshaw commençait à avoir les nerfs en pelote et la tête sur le point d’exploser.
« Enfin bref, cette bande elle parle de son idée à d’autre gens sur le réseau et ces gens là en font autant et ainsi de suite, et en même pas 3 semaines, tout l’internet underground ne parle plus que de ça. Alors au bout d’un moment, ils mettent au point un grand projet dont le but serait de contrôler le pays plus ouvertement…
– Un coup d’état ?
– Mais non ! vous avez vu des soldats envahir la Maison Blanche ? non non c’était vachement plus soft leur idée !
– Mais c’était quoi alors ?
– Bah c’était nous : le bureau 404. Via les réseaux et les groupes d’influences en ligne, on contrôle tout, mais pour finaliser le boulot, il nous fallait un gars dans les sphères politiques pour leur faire croire que tout ça c’était normal. Et c’est là que le rôle de Président devient cruciale !
– Mais c’est complétement dingue ! et ça dure depuis combien de temps votre truc ?
– Le jour de la sortie de « La menace fantôme » au cinéma. Ce jour là les geeks avaient grave les nerfs et ils se sont saouler pour oublier… et c’est pas à vous que je vais apprendre ce que ça donne de se mettre minable hein ?
– Mais… pourquoi vous dites ça ?
– Ah zut je vous ait pas dit ? on à votre dossier de la NSA… je crois que c’est Starbeam qui le garde… ou Trix ? enfin bon : c’est pas grave, toujours est il que j’ai apprit pour l’histoire a Daytona pendant le…
– Oui bah c’était une erreur de jeunesse !
– Oh mais vous fachez pas : nous aussi on à quelques casseroles rassurez vous. Et puis sans déc : qui ne péterait pas un câble après un jerrican de téquilla ? »
Bradshaw était à bout.
« Mais c’est impossible enfin ! Je refuse de croire que depuis 15 ans le monde est sous la coupe de petit branleur de geek qui décide du destin de l’Amérique depuis un appartement repiqué dans une sitcom !
– Hey ! parlez pas comme ça du loft hein ! c’est chez nous ici et la déco elle nous plait ! non mais dites donc ! est ce que je vous fait des remarques sur les tapisseries super moche que votre femme à choisie pour son bureau ? non : je respecte les goûts de chacun alors soyez chou et faites pareil ! »
Le président fût étonné par le ton virulent de Sammy Jo qui tranchait radicalement avec son apparence de mignonne petite fée. Il reprit son calme et s’excusa :
« Ecoutez Sammy Jo… je me suis emporté excusez moi. Mais enfin c’est quand même hallucinant que ça ait put se faire sous notre nez sans qu’on s’en appercoive ?
– quand vous dites « on » vous pensez a tous les richards dans votre genre qui pensent détenir l’avenir du monde entre leur main ?
– Euh oui
– Bah en fait c’est pas compliqué de vous berner : vous êtes infoutu de faire les choses par vous mêmes. En fait il à suffit qu’on vous donne les bonnes informations et vous avez tout gobé. La crise en 2008 par exemple, c’était pour vous foutre la trouille : c’est nous qui avont créer la bulle spéculative en donnant de faux renseignement aux agences de courtages
– Mais vous êtes inconcientes ! vous vous rendez compte des milliers de vies brisé par cette crise ?
– Et bim : vous avez marché à ça aussi ! le truc c’est que le marché financier c’est du vent : c’est nous qui activons les valeurs à notre guise ! l’argent existe même pas !
– Enfin c’est…
– Oui c’est dingue, ça fait à peut près 30 fois que vous le répétez vous devenez lassant monsieur »
Le président se passa la main sur le visage en esperant qu’il allait se réveiller de ce cauchemard
« Mais le terrorisme ? c’est vous aussi le terrorisme ? le 11 septembre et tout le toutim ?
– Révisez votre timing mon grand : on avait à peine commencé à l’époque, donc malheureusement ça c’était une vraie attaque. Ceci dit quand on les à chopper ces petits fumiers…
– Comment ça ?
– Bah ceux qui avaient organisé le truc on les avait dans le collimateur depuis un bail : c’était des extermistes Irakien qui n’avaient pas supporter l’histoire des « Midichlorien ». Même si je trouve aussi que c’était un truc tout pourri, ça méritait pas de faire un tel carnage.
– Attendez le 11 septembre c’était des terroristes geek ?
– Non, c’était des vrais fou de Dieu… sauf que leur patron ce sont fait passer pour des mollah… un peu comme nous on fait quand on manipule les gars de la navy en se faisant passer pour des conseillers de la Maison Blanche…
– QUOI ? vous manipulez mon armée ?
– Notre armée monsieur. L’armée du peuple. Mais vous inquietez pas on les envois jamais se faire trouer la peau.
– Mais tout les morts qu’on annonce partout ?
– Je vous rêpete que c’est nous qui organisons ça, comme tout le reste ! Le monde que vous pensez connaitre n’existe pas : le pays tout entier vous donne le change pour vous maintenir dans l’illusion que vous êtes les patrons mais… bah en fait c’est pas vrai ! »
Choqué, Bradshaw s’étala sur le grand sofa à mémoire de forme de la partie salon du loft. Compatissante, Sammy Jo s’asseya à coté de lui et passa son bras autour de lui.
« Aller, courage, ça va passer vous verrez : d’ici une heure je parie qu’on en rigole…
– Tous les efforts, tous les sacrifices que j’ai fait pour être président… et vous m’apprenez que je ne sers à rien… que les institutions auquel je crois ne servent à rien…
– Mais non voyons ! comprenez nous : notre but n’est pas de nous moquez de vous. Au contraire, on est là pour vous mettre sur la bonne voie !
– Comment ça ?
– Et bien c’est simple : si on vous laissait face à la réalité… bah désolé de le dire mais vous seriez totalement inutile. Ca sert à quoi un homme politique lorsque tout ce controle via des machines et des experts métier spécifiques à chaque branche ?
– A… A rien ?
– Bah oui monsieur le président. Vous servez à rien. Mais on vous aimes bien quand même. Parce que vous voir vous battre pour le pouvoir, les idées, l’économie… c’est mieux qu’une télé réalité ! Vous les politiques vous êtes notre bonne conscience, ceux qu’on regarde faire n’importe quoi pour ce dire que finalement y’a plus naif que nous dans le monde !
– C’est vrai ?
– Mais oui voyons ! et puis en plus, vous en tant que président vous touchez la timballe ! vous avez le droit de savoir.
– Ah oui d’ailleurs pourquoi vous mettez le président au courant ?
– Bah parce que rien ne vaux un agent infiltré au sommet pour faciliter notre boulot tiens !
– Quoi… vous voulez que ?
– Oui : votre job Président Bradshaw, ça sera nous servir de couverture pour qu’on continue à faire croire aux gens de votre milieu que tout ce qui se passe est décidé par votre gouvernement. C’est un rôle sympa vous verrez. En plus on à prévu des tas de trucs supers pour votre mandat !
– Comment ça ?
– Bah déjà on en à pas mal parlé avec les copains, et on se dit qu’il serait temps d’arreter avec la vente libre des armes
– Impossible ! et que faites vous du…
– Oui oui oui le second amendement… non mais toutes façon ça veut rien dire : y’a plus une seule arme réel dans le pays depuis 2005. Tous les morts par fusillade ou autre c’est des coups qu’on organise pour faire comprendre que c’est pas bien et que vous décidiez par vous même de voter une loi contre ça.
– Y’a jamais eut de massacre à Columbine ?
– Révisez vos dates encore une fois : c’était quelle année Columbine ?
– Avril 99 ?
– Excellent ! vous êtes bon dites donc !
– J’avais bossé le sujet à fond pour la campagne
– Pas bête. Enfin tout ça pour dire que ça aussi malheureusement c’était vrai. Par contre depuis, et bien notre politique de désarmement à eut un effet radicale sur les meutres et les violences conjugale. Ceci dit moi je pense que c’est AUSSI parce qu’on à légalisé le canabis.
– Vous n’avez pas fait une telle bétise ? la drogue c’est mal voyons !
– Tout comme le tabac et l’alcool si vous vous en enfiler des camions entier par semaine. Mais à petite dose ? »
Bradshaw se leva et prit une grande respiration. Il contempla le loft, et notamment le « wall of honor » où étaient affiché ce qu’il devina comme les portraits de tous les « 404 » qui s’étaient succéder au fil des ans. Sammy Jo fit de même :
« Bientôt nous aussi on aura nos têtes la dessus vous savez… et vous aussi !
– Moi ?
– Bah ouais : vous faites parti de l’équipe monsieur le Président »
Ce dernier resta rêveur. Est ce que cette réalité était si différente de celle qu’il connaissait ? est ce qu’il ne préferait pas savoir que le monde s’occupait très bien de lui même sans les politiques et leur magouille ? n’était il pas délicieusement ironique qu’un systeme pensant tenir les renes du pouvoir en controlant l’opinion public étaient en fait une bande de nigaud eux même manipuler pour que le monde puisse être en paix ?
« Dites moi Sammy Jo ? le monde est-il en paix du coup ?
– Pas vraiment monsieur : c’est vrai que le bureau 404 à fait pas mal pour que ça se calme dans le pays, mais nos relations avec les autres bureaux est parfois compliqué
– Comment ça ?
– Bah si on prend les voisins, Canada, Mexique… c’est plutôt cool. On à la même langue, plus ou moins la même culture
– Les mexicains parlent anglais ?
– Euh… en fait non, c’est plutôt le contraire. D’ailleurs ça serait bien de vous mettre à l’espagnol. Shinobi pourra vous donner des cours si vous voulez ? c’est un super pédagogue.
– Ah… d’accord. Et sinon pour les autres pays vous disiez ?
– Hein ? Ha oui : bah l’europe c’est cool aussi. On est bien pote avec les francais. Ils sont sympa, et eux qu’est ce qu’ils se foutent de la gueule de leur politique ! vous pouvez pas savoir la chance que vous avez ici !
– Ah bon ?
– Là bas ils vont tellement loin qu’ils font croire depuis quelques années qu’il y’a un clivage sociale, du coup les politiques la bas sont en permanence sur les nerfs parce qu’ils craignent des représailles à chaque fois qu’ils parlent. Mais bon faut dire que c’est un peu des connards leurs politiques, donc ils n’ont pas tord de leur mener la vie dure.
– Et la russie ? parlez moi des russes ?
– Ils sont un peu dans leur coin. Vu que c’est tous des hackers de haut niveau ils se disputent sans arrêt le pouvoir, c’est un merdier pas possible. Le peuple s’en fou un peu donc ça reste gérable. Sinon dans le genre chiant vous avez les chinois. Eux c’est bien simple ils veulent se faire passer pour des petites victimes mais en réalité c’est des gros gros reloux sous pretexte qu’ils produisent 80% des biens de consommation.
– Comme en vrai quoi ?
– Euh… oui enfin votre vrai à vous quoi. Bref on est tout le temps en train de négocier pour qu’ils nous maintiennent des prix décents.
– Ah c’était ça l’histoire de tout à l’heure ?
– Exact. Ils exigent d’avoir l’air cool dans les films, en échange de quoi on à des tarifs négocié. Je vous explique pas la galère pour faire croire aux directeurs de major que la chine c’est un bon plan ! »
Le président Bradshaw s’était finalement calmé. Il était même amusé par ce que lui avait raconté Sammy Jo. Le monde était finalement un terrain de jeu plus intéressant qu’il ne l’aurait réver dans ses rêves les plus fous. Et puis au moins, le peuple était heureux.
Tandis que Sammy Jo continuait à lui expliquer comment fonctionnait le bureau, Trix et Starbeam arrivèrent à toute jambe :
« Sammy ! gros souci : on à une opération counter qui se prépare ! » dit la jeune gothique
– Non mais vous vous foutez de moi ? on en à déjà fait une y’a 2 semaines à peine !
– L’irak remet ça… » répondit Starbeam
– Oh non pas eux… est ce qu’au moins ils ont corriger leur lag imput ? parce que je te préviens il est hors de question qu’on mette en jeu le prix du brut s’ils sont pas foutu d’avoir un ping raisonnable !
– Ils ont négocié un débit fibre avec la Jordanie pour rerouter les paquets en priorité pour le match.
– Et ils veulent jouer quoi ?
– Bah terro forcément
– Pfff ils font chier ! ils savent pas qu’on vient d’élire un Président et qu’ici il est 15h ?
– On va pas les envoyer paitre quand même »
Sammy Jo machouilla nerveusement une mèche de ses cheveux bleus tandis qu’elle réfléchissait.
« Bon okey on y va : mais on fait un best of 5 hein ? j’ai pas envie d’y passer la journée !
– Sammy Jo ? » demanda Bradshaw « qu’est ce qui se passe ?
– Oh c’est rien monsieur le président : l’irak veut nous défier à Counter Strike pour avoir le droit d’augmenter les tarifs du pétrole. Notre team est au top vous inquietez pas : ils s’entrainent toute la semaine pour être les meilleurs des meilleurs… comme les Navy Seals tiens !
– On joue le prix du brut au jeu vidéo ?
– Vous préfériez quand c’était négocié en envoyant des types se faire tuer en vrai comme pendant la 1er guerre du golfe ? »
***
Les 404 avaient amené le Président avec eux pour assister à l’affrontement dans la partie du bunker aménager pour ce genre de situation. C’était une salle d’un des batiments annexes éclairé par des néons bleus et où 6 geek en uniforme se livrait à une bataille sans merci sous les ordres d’un gradé qui leur hurlait des ordres :
« ScreamMaster ! recharge bordel ou l’ennemi va te faire un deuxieme trou du cul ! et toi MadMaXX ? tu dors ou quoi ? va me déloger ce campeur de son point de snipe et fissa ! BORDEL DarkNaruto666 je peux savoir ce que tu branles à essayer de wall jump alors que tu peux faire le tour par la droite ? »
Un écran géant permettait aux 404 de suivre la partie.
« Purée c’est chaud ! » dit Shinobi « on prend trop de kill pour rien !
– Cette map est pas à notre avantage, elle offre trop d’option aux terro ! expliqua Starbeam
– Aux qui ? » demanda Bradshaw
– Aux terro… les terroristes quoi » expliqua Trix « nous on est les counter et on doit les stopper avant qu’ils posent des bombes. Mais ces petits fumier utilisent le terrain à leurs avantage. »
Bradshaw observa la scene. Il avait déjà vu ça quelque part.
Soudain il eut un déclic.
« Il faut qu’un de vos gars se place sur le char qui sert de décor devant l’entrée de la médina ! » dit il d’un ton tout ce qu’il y’a de plus présidentiel
– Il va se faire descendre ! » dit Starbeam « et en plus il sera trop loin pour faire des kills !
– Non, parce qu’il y’a un bug d’affichage : une partie de ce tank est modélisé de travers et du coup la hitbox de votre gars sera couverte : les terro s’acharneront à le canarder, et à ce moment nos gars pourront organiser la contre attaque sur des cibles trop occuper à tirer.
– Comment vous savez qu’ils vont pas comprendre le truc et se tirer ?
– Parce que je sais comment ils pensent… je les ai déjà affronté !
– Sans déconner ? » demanda Sammy Jo « j’ai vu nul part sur votre dossier que vous êtiez gamer ?
– Pas moi, mais Terry mon fils. Je lui avait promis que s’il avait un A à son controle d’histoire, on se ferait une nuit de jeu vidéo. C’est là qu’il m’a apprit la technique du tank et ô combien les terro sont acharné dans leur optique de tuer à tout prix leur ennemi !
– Génial ! Hey commandant ? » dit Trix aux coordinateurs de l’équipe counter « vous avez entendu ? alors suivez le plan du président compris ? après tout… c’est le chef des armés non ? »
Aussitôt dit aussitôt fait, la tactique de Bradshaw fut mise en place avec un incroyable succès. Les counter reverserent la tendance, et galvaniser par la victoire, ils finirent par coller un 20 à 13 aux terroristes.
La victoire américaine allait permettre de maintenir le prix du baril de brut sous les 100 dollars, et surtout de préserver l’honneur du bureau 404.
***
Il allait être bientôt 17h, et le Président devait remonter faire acte de présence à la maison blanche. Il serra virilement les mains de Starbeam et de Shinobi, et enlaça amicalement Trix et Sammy Jo.
« Merci les enfants : grâce à vous le pays est entre de bonne main. J’espère que j’aurai l’occasion de vous avoir à dîner un de ses soirs ? après tout nous sommes voisin !
– Moi je dis pas non ! » répondit Shinobi avec entrain
– Toi tu dis jamais non à de la bouffe gratos ! » titilla Trix
Les 4 compères saluèrent le président tandis que l’ascenseur le ramenait lui et Scott vers la surface. Et tandis que le décor du bunker disparaissait, Bradshaw eut une sentiment étrange. Lorsqu’il regarda dehors, lorsqu’il vit le monde autour de lui, il n’eut plus l’impression d’être un privilégier entouré de naif, mais au contraire d’être un naïf parqué dans une réserve naturelle ou les privilégiés l’observait lui et les siens avec un mélange de bienveillance et d’amusement.
Cette pensé le fit sourire.