L’autre jour au boulot, je discutais a bâton rompu avec des collègues quand l’un de nous évoqua les problèmes de spam dans les boites mail. Cette remarque innocente déchaina un torrent de violence que personne n’avait envisagé…
“HAN ! Mais pourquoi tu dis pas courriel ? c’est quand même mieux de parler français ! on est en France ici !”
(je haussais les épaules l’air de dire “oui… bon… peut être” mais surtout “on peut passer à la suite ?”)
“Nan paske la langue française elle est menacée tu vois !?”
(ah merde…)
“Et c’est avec des petits abus de ce genre qu’on va finir par tuer notre culture…”
Ah ce moment là, je me suis senti fiévreux, presque colérique, et bouillonnant d’une envie de violence. Plutôt que de sauter sur l’individu chiant et désagréable pour lui fracasser le crane avec le clavier ergonomique qui trônait fièrement sur mon bureau. j’aurai voulut lui hurler “MAIS TA GUEULE !!! TA GUEULLEEEEEE !” mais mon flegme impassible dut a des années passé à côtoyer la lie de l’humanité m’empêcha de sombrer. Ne voulant pas finir comme Randy Orton, je préférai la force du verbe pour estourbir mon adversaire.
“Mais c’est quoi le rapport entre notre langue et notre culture ?”
“Bah enfin ! c’est les mots c’est important !”
“Oui mais… c’est quoi le rapport ? pourquoi ça tuerai notre culture ?”
“Ben… PASKE on dira plus que des mots anglais !”
“Oui mais notre culture prend les mots en plus de ceux qui existent, avant mail, il n’y avait pas de mots pour dire “message envoyer par le biais d’un serveur SMTP et reçut sur un serveur POP” donc on à garder le mot anglais parce que c’est celui que les gens ont pris l’habitude d’utiliser”
“Oui mais maintenant y’en à un nouveau !”
“Oui mais maintenant c’est trop tard…”
Je suis épaté de voir que les gens se battent pour faire entrer de force des mots dans le langage alors qu’ils y parviennent très bien tout seul. L’hégémonie de notre culture ne passera pas par des lois forçant l’usage de tel ou tel mots. Il faudra déjà qu’on arrête de faire de la merde culturellement. En musique, a la télé, au cinéma… on recopie au lieu de réinventer, et il est là le danger.
Bref, comme souvent, il faudrait mieux prendre la question dans le bon sens.
Et puis sinon, sachez que parfois les mots qu’on récupère de l’anglais viennent a l’origine… du français ! (oui il y’a genre 50% de leur vocabulaire qui à des racines française et ils n’ont aucun problème avec ça).
15 commentaires
Moi j’aurai appelé cet article :
« Anglophobie ou chauvinisme ? »
Etant moi-même un fervant partisan du bien parlé (bien que n’en usant que moderement, bordel) et par extension de la langue française, je trouve que ses histoires de créer des mots pour éviter les anglicismes, c’est du grand n’importe quoi. Pourquoi dans ce cas ne pas franciser tous les mots de langues étrangères en usage actuellement.
Ainsi on ne mangerai plus un Kebab mais quoi ? un sandwich au mouton ? mais sandwich c’est anglais !
Attention à l’utilisation de PC (personnal computer), c’est anglais !
Non ne dites plus « vidéo », c’est latin !
Il fut un temps où je refusais d’envisager même l’idée d’appeler mes enfants de prenoms americains, type Brian ou Kevin. Jusqu’à ce que ma chère et tendre me fasse remarquer que Kevin, c’est pas américains, c’est breton !
… … … ah bah merde alors. Oui c’est vrai, les américains n’ont rien inventé et par extension, les anglais non plus et par sur-extension, les français non plus !
L’autre jour je lisais un livre, et j’ai decouvert que le mot insane (malade en anglais) vient du latin et qu’il existe aussi en français.
Donc, messieurs les ultra-franciseurs, ne nous empechez pas d’utiliser des mots étrangers, distribuez des dictionnaires et essayez vous-mêmes d’apprendre votre propre langue avant de faire chier ceux qui sont capables d’en parler plusieurs !
Et oui, l’impérialisme a laissé des traces dans les petits esprits réduits par tant d’in information sur l’origine des langues.
Il y a un an, je prenais des cours d’anglais super intéressant d’un point de vue parentalité avec le français. D’un point de vue géographique, nous habitons le même coin de la planète que les anglais, les allemands etc… nos langues sont aussi voisines que nous le sommes physiquement, et les échanges entre nous ont toujours étaient nombreux et ont enrichit nos économies, nos ouvertures spirituelles et notre langue. Et oui, il fallait bien déjà trouvé une façon de se faire comprendre pour vendre ou échanger nos productions. Alors tel mot français valait mieux qu’un mot anglais car son concept était plus proche de la réalité ou qu’il était plus facilement prononçable pour l’ensemble de ses usagers et vice et versa pour les mots anglais.
En bref, il est plus rare qu’un mot japonais ou mongol soit utilisé par les français du fait de l’éloignement des pays et de la nature de leur langue. Plus on est proche et plus on est exposé à des différences identifiables car les concepts et cultures ne sont pas aussi éloignés que ceux de la mongolie par exemple, plus on s’en imbibe et plus on est voué à en faire usage.
Autre exemple, j’habite le 93 et j’ai inclus dans mon vocabulaire journalier quelques expressions et mots arabes cat ils me sont à la fois plaisants et utiles pour me sentir intégré dans une ville très peuplé par des personnes ayant pour origine le bassin méditerranéen, qui est une région du monde proche de la notre également et avec les échanges sont nombreux. Par contre nos langues ne sont pas cousines… ce qui n’empêche pas les arabes de nous emprunter des mots dont l’équivalence n’existe pas dans la leur (j’ai pas d’exemple en tête mais je surprend souvent des conversation ou j’entends des mots français utilisé dans leur échange en arabe.
Revenons-en à nos Anglais et à leur langue si pratique. Saviez vous, que la première langue étrangère qu’ils apprennent c’est le français et nous c’est l’anglais.
Soyons fiers de cet enrichissement permanent qui nous rapproche plus qu’il nous éloigne.
Autre anecdote de bureau : discussion entre collègues, le mot « coach » revient souvent, quelqu’un finit par réagir « pourquoi dites vous coach ? Pouvez pas parler français ? » un autre répond « tu préfères : manager ? » réaction ravie du contestataire : « AH OUI ! Ça c’est mieux ! ».
Réagir violemment à l’usage de mots étrangers est un manque de culture et de tolérance (c’est mon avis). Il suffit de voyager un peu (sortir sur son palier, sortir de son quartier, sortir de son département, sortir de sa région – avant qu’elles n’existent plus – sortir de son pays) pour s’apercevoir que nous ne parlons déjà pas tous de la même manière la même langue et cela depuis bien longtemps (langue d’oc – langue d’oïl) alors que penser de ça aussi : interdire certains mots de patois car ils menacent la (vraie) langue française ? Nous pourrions aller jusque-là pourquoi pas ?
La réaction de la personne me fait penser à d’autres du genre « je n’aime pas les anglais » ( !) Ces avis à l’emporte pièce sont souvent donnés par des personnes qui n’ont jamais mis les pieds en Angleterre. Rares sont ceux, parmi ceux qui lancent cet avis, dont un membre de la famille aurait été atrocement assassiné par un ressortissant anglais criant « God save the Queen » et insultant la France, et pour lesquels je trouverais un semblant de légitimité à cette réaction (et encore).
Comment peuvent-ils juger aussi catégoriquement ?
La personne qui pense que la langue française est menacée ferait sans doute une attaque en apprenant qu’elle est menacée au plus haut niveau ! Je suis tombée hier soir sur un article dénonçant les fautes d’orthographe et de français qui parsèment le site de l’Elysée : « Sarkozy « m’à tuer » Par Barbara Cassin – Article publié le 01 Mars 2009 – Source : LE MONDE – Extrait : Les fautes d’orthographe qui parsèment le site de l’Elysée seraient anecdotiques si elles ne témoignaient d’une inquiétante désinvolture à l’égard de la culture. Il est certain que nous avons un président de la République. C’est le job de Nicolas Sarkozy. Moi je suis chercheur au CNRS, spécialiste de philosophie ancienne, je lis, j’enseigne, j’écris. C’est mon job. Je ne suis pas pour la langue de bois, ni pour le politiquement correct ni d’ailleurs pour le politiquement incorrect. Je n’ai jamais eu l’agrégation, pas plus que notre président n’a eu son diplôme de l’Institut d’études politiques. (…)
Si nos ancêtres avaient eus les même réflexes, ont aurait un vocabulaire de 4 ou 5 000 mots, peut être une poignée en plus pour les « élites » et ce pour toute l’Europe. On parlerais tous latin ou hébreux ou mésopotamien^^
Ca gène les gens de dire mail, ca ne les gênent pas de dire « que dalle » qui vient du breton.
Notre richesse lexicale vient de l’absorption de mots voir de mots mal comprit et détournés (exemple : un vasistas désignant nos chères fenêtres sur le toit vient des allemands qui demandaient « Was ist, dass ? » soit « qu’est que c’est ? en pointant le doigt sur l’objet en question…) sans compter les [nom-du-pays]-isme venant du jargon technique. Or en ce moment c’est l’anglais, il y a quelques siècles ce fut le français et encore avant le latin etc… on observe aussi de la récupération de dialecte ou de patois dont nos chères racines celtiques, etc…
Bref la culture se fait par les habitudes que prennent les gens à nommer quelque chose et une fois que c’est admit, larousse n’a qu’a s’y adapter !
Tabernacle !
Heu… la Bretagne c’est en France, alors pourquoi aussi faire cette distinction? (réflexion faite suite aux coms que je viens de lire)
Dire « que dalle » c’est donc français puisque la Bretagne est en France.
Je déteste le chauvinisme qu’il soit français, breton, basque ou limousin… apprendre à parler et écrire correctement, sans faire de faute d’orthographe partout me semble plus important que de se battre à propos de l’origine d’un mot ou un autre. ça me fait presque penser à une certaine forme de racisme!
Le pire c’est même pas Larousse, Robert and co, mais l’académie Francaise (dont le membre le plus vert doit avoir 55 ans…) qui est totalement en décalage avec le monde actuel.
A te lire, on a l’impression que le mot « mail » ne désigne que le courrier électronique.Bien sûr que non puisqu’il signifie courrier en anglais et par extension américain et qu’il n’a pas attendu internet pour exister.Donc quant tu dis qu’on l’utilise à défaut d’avoir un mot correspondant en français, c’est tout à fait faux, tu peux à la manière des américains dire un courrier électronique=e(comme electronique)mail.Il faut donc apprendre à traduire l’Anglais.Par ailleurs les propos de ton amis ne sont pas du tout idiots dans la mesure où chacun sait que ce sont les mots qui structurent la pensée et que quiconque est amené à faire une traduction de l’anglais ou l’americain vers le français voit bien qu’il n’y a pas une stricte concordance du language.
Si si je t’assure cette personne est très très idiote (mais j’avoue ne pas avoir mis assez d’argument pour le démontrer clairement ^^)
Concernant ta remarque sur la structure de la penser… et bien c’est justement sur cet idée là que j’ai choisit de faire mon exemple. En prenant un mot assez neutre (pas d’implication émotionnelle ni communautaire… bref un mot qui désigne un truc super basique) je pense assez bien reflété ce qui à été échanger ici. En effet, l’usage du mot mail chez nous désigne ultra spécifiquement un message electronique, là ou les anglais vont désigner n’importe quel type de message.
Conclusion, par l’ajonction d’un mot n’existant pas chez nous, nous avons doté la langue francaise d’un mot désignant ultra spécifiquement un message electronique (qu’on appel aussi Email histoire d’avoir une variante ^^) là ou cette nuance n’existe pas en anglais vu que le même mot désigne 50 mille trucs et ou leur seul façon de faire la difference est l’ajout du « E »
En tout cas merci pour ton commentaire : je commençais a me dire qu’il y’avait trop de gens du même avis et que c’était louche ^^ (j’ai absoluement rien contre les propos qui s’opposent aux mieux quant ils sont argumentés, au contraire j’attend que ça !)
« Conclusion, par l’ajonction d’un mot n’existant pas chez nous, nous avons doté la langue francaise d’un mot désignant ultra spécifiquement un message electronique » désolé mais je ne comprend pas ce que tu veux dire.On aurait pu simplement appeler ça un courier electronique , en celà on adoptait la même démarche que les américains, ni plus intelligente, ni plus bête.Ce qui a guidé l’importation du mot mail, c’est toujours la même logique qui veut que l’anglais est la langue universelle, notamment en matière économique et que internet et le « mail » sert beaucoup à des échanges professionnels entre divers pays, que l’anglais est le language roi de la com..;En tout cas, je ne peux pas te laisser dire que l’adoption du mot « mail » est dut à une pauvreté de notre langue et à un vide de mot et l’absence d’équivalence du mot anglais.
pour finir, les americains disent bien email et même;par extension disent email me(envoie moi un courrier)
J’ai jamais dis que la langue francaise était pauvre, j’ai juste dit que lorsque cette technologie est arrivé chez nous, nous ne l’avons pas renomé mais adopter tel que, parce que ça faisait une distinction bien pratique. Pourquoi forcement renomé les choses ?
On vit dans un monde ou connaitre plusieurs langue et les faires se cotoyer est naturel. Personnellement je parle courament 3 langues et j’en baragouine 2 autres, je fais souvent des mélanges et j’estime que culturellement ça m’a plutot ouvert des horizons qu’autre chose.
Noté que le mot mail vient en fait du Français sous entendue malle [de la poste]^^ Quand à l’utilisation du mot mail (plus exactement email pour abréviation d’electronic mail) elle date d’avant le réseau Arpanet (considéré comme l’ancêtre d’internet). Il est fort probable que cette habitude est donc venue quelque chose comme 20 ans avant sa vulgarisation et est issue de discutions internationales donc oui anglaise…
On peut parier que la même démarche sous louis XIV aurait donné un mot Français… Notez aussi que courriel vient du quebec et pas fondamentalement de notre France métropolitaine(et pour eux trouver ce type de mots est plus « naturel »).
Et oui ce n’est qu’un exemple parmi des centaines de millier où un mot repris ou dérivé ou mal comprit [ect] vient enrichir notre vocabulaire qu’il soit officiel ou courant (qui ne dira pas « klaxon, hein ? avez vous beaucoup d’amis qui utilise le terme avertisseur sonore ? pourtant la marque a disparue depuis…)
Et pour répond, que dalle vient du breton « dall » quand on l’utilise dans le sens « n’y voir que dalle » mais aussi du romani ou de l’occitan… Et désolé, le breton en soit est une langue ancienne datant de l’époque où ce pays appartenait à nos amis anglais, donc au moment de sont importation en France ce mot était étranger… Mais bon c’est pas le débat je crois.
Bref moi c’est l’inverse, quand on me dit « courriel » je mets parfois un peu de temps à m’habituer (pas à comprendre mais ca me fait tout bizarre), parce que j’utilise ce mot depuis 1991 et que la version québécoise est arrivée en 2003 et ne sert à rien d’autre que de rassurer l’académie française… Notez qu’en 12 ans dans le monde de l’internet grand public au contact des gens, les utilisateurs parles de mail, de courrier et parfois, très rarement, de courriel…
Merci maître Capello Tabernacle 999 :)
Herbert, je suis d’accord avec toi sur beaucoup de choses, cependant si les gens utilisent plus souvent mail que courrier éléctronique je ne pense pa que ce soit uniquement parce que l’anglais est la langue universelle.
En ce qui me concerne et je ne pense pas être le seul, je prefere dire « envois moi un mail » (5 syllabes) que « envois moi un courrier electronique » (10 syllabes) (je ne supporte pas le .
Et puis d’abord, on va encore dire que je suis réactionaire ou extremiste (ou que je raconte n’importe quoi dixit Melle V) mais inventer des mots pour l’adapter à l’exception française c’est du protectionnisme alors que dans notre propre pays on rit au nez des bretons ou des basques qui veulent faire l’école, ou avoir des séries télé dans leur langue historique pour vivre leur culture.
Me faites pas rire s’il vous plait.
Mes amours, vous voyez ça de votre point de vue de trentenaire (ou presque) ayant un MINIMUM de culture générale et ayant un MINIMMUM suivit vos cours de français à l’école (pas forcement tres assiduement certe).
Mais si comme moi vous aviez tous les jours sous le nez des jeunes ado, des enfants vous comprendriez que ce que vos propos ne s’applique qu’à vous (trentenaire etc)…
Parce que que les mômes de 10-12 ans ils savent pas écrire « courrier » parce qu’ils savent même pas que le mot existe ! Quand à « courrier électronique » ils comprennent pas de quoi vous parlez ! Ils connaissent mail et uniquement mail (pas même e-mail pour certains).
Et cela s’applique à beaucoup d’anglicismes.
Bon pour les langue régionales, c’est con mais c’est comme ça on changera pas la nature humaine… je vous rappelle qu’on a reconnu sans probleme l’indépendance du Kossovo mais que nos corses continuent d’attenter à la bombe nos perceptions en demandant la leur…
Oui, je suis comme ces messieurs de l’accadémie française : je reflechis au dela de mon cul (et c’est dur vu sa taille actuelle !!)
Mes propos s’applique à la tranche d’âge des actifs (env 20-60 ans), en gros toutes les personnes que j’ai au téléphone.
Parmi elles, peu utilise le mot courrier et encore moi le mot courriel (je crois même ne l’avoir entendu qu’une seule fois)