Alan Moore est un auteur scénariste de bande dessiné extrêmement populaire pour ses récits profond et dense dont le plus connut est The Watchmen (dont l’adaptation sortira la semaine prochaine au cinéma). Il est avec Franck Miller un des piliers du genre Roman Graphique.
Suprême est une des œuvres les plus ambitieuses de Moore : il y résume 50 ans de comics en prenant pour toile de fond la saga de Suprême, super héros invincible.
Toute ressemblance avec Superman est bien évidement volontaire et parfaitement intentionnel. Mais loin de se cantonner a faire un hommage déguisé dans le meilleur des cas (ou pire un affreux plagia) Moore ne fait qu’utiliser les matériaux du mythe de l’homme de fer pour construire son récit. Suprême est une coquille dans lequel il parvient a faire entrer tout la pop culture du comics pour mieux lui rendre hommage. Un hommage narratif, mais aussi graphique.
L’histoire débute alors que Suprême vol dans l’espace, groogy et légèrement amnésique, et ne comprenant pas trop ce qu’il fait là. Il revient sur terre et cherche a comprendre ce qui s’est passé. Son enquête sur lui même sera le fil rouge d’un rétrospective sur les différentes étapes de sa vie, de l’acquisition de ses pouvoirs a sa mystérieuse disparition dans l’espace.
Par cette astuce narrative, Moore traverse les différents âge du comics, en allant puiser dans les références graphiques de chaque époque. au début très proche des “action comics” des années 50 / 60, le style évolue vers celui de Jack Kirby pour finir sur celui de Michael Turner.
Chaque “flashback” dans la vie de Suprême est a la fois une aventure en elle même, une clé de plus pour comprendre l’a trame du récit, et enfin un hommage au genre remplit de référence pointu. Le fan hardcore sera aux anges, et le néophyte sans le savoir sera plongé en immersion dans ces récits si typiques des saga de super héros.
Tout le génie d’Alan Moore n’est pas simplement de nous montrer l’étendu de sa culture comics (qui est immense) mais de le faire avec une maitrise extraordinaire de la narration. Il entremêle les époques, les mises en abime et les jeux de références avec une maestria qui ne peut que laisser pantois étant donnée la quantité d’éléments pris en compte. Le récit reste toujours clair, lisible et parfaitement suivable, tout en restant prenant.
Petit exemple du génie de l’auteur : Moore fait de Suprême dans le civil un scénariste de bande dessiné, or un jour, il reçoit chez lui une collègue pour laquelle il à le béguin afin de travailler sur un projet commun. Ils doivent écrire une scène où leur héros doit révéler a l’héroïne qu’il a des sentiments pour elle, et malicieusement, NOTRE héros se retrouve dans la même situation. Cette mise en abime jubilatoire est extrêmement bien écrite, pleine de finesse et de sensibilité, est l’un des meilleurs passage de l’histoire.
Véritable panorama du comics et anthologie du genre super héroïque, hommage a Superman et aux grands héros de ses 50 dernières années, Suprême est un récit passionnant, très riche, et qui ne pourra que vous plaire si vous êtes un fan de comics, ou juste un amateur éclairé.
1 commentaire
[…] 1996, Alan Moore, célèbre scénariste de The Watchmen ou V pour Vendetta, sort un album surprenant a plus d’un titre. Son nom ? Suprême : l’âge d’or. […]