Alors que le film sort tout juste, je vous propose une petite chronique sur la bande dessiné dont il est issu. Crée par le scénariste Alan Moore et dessiné par Dave Gibbons, The Watchmen est une saga débuté en fin 86 et qui s’est poursuivit presque un an durant, publié en 6 tomes chez DC comics.
Dans un monde alternatif, au milieu des années 80, le monde est au bord de l’explosion. La société s’effrite inexorablement, et les supers héros qui autrefois faisaient régner la justice sont eux mêmes menacés. Alors que s’approche inexorablement la menace d’une 3eme guerre mondiale, Rorschach, le dernier justicier masqué qui agit hors du contrôle de la loi, tente de lever le voile sur le mystère qui entoure les événements…
A l’origine du projet Watchmen, l’éditeur DC Comics avait racheté plusieurs licences de divers super héros à Charlton comics et voulait que Alan Moore crée une mini série les regroupant. Au final, ce dernier réadapta les différents personnages (peut être afin de ne pas être entraver par le passif de ces héros ?) et créea son propre univers.
Une première remarque s’impose : The Watchmen N’EST PAS un comics. Les fans de Xmen et autres Spiderman en seront pour leur frais s’ils abordent cette histoire sans tenir compte de ce point. La narration est très dense, il y’a beaucoup de dialogue, et il est surtout ici question d’ambiance. Il y’a bien ça et là quelque passage ”d’action” mais là encore, attention, le ton est très adulte, et laissera le jeune public dubitatif.
Moore propose une fois encore un récit solide, bâti de façon complexe qui entremêle le passé et le présent, un grand panel de personnage à la psychologie variée et creusée, et même une “sous” bd dans la bd. Les dialogues peuvent paraitre étouffant, mais ils sont bien écrit et tiennent le lecteur en haleine. Des thèmes forts comme le sens de l’existence et de la justice, le devoir, mais aussi la force du destin, sont mis en scène avec talent dans un nœud complexe de relation que le lecteur devra démêler jusqu’a la dernière page afin de comprendre l’essence de l’histoire.
De nombreux documents “annexe” (extrait de livre, de journaux…) sont glissés entre les chapitres pour approfondir les différentes trames évoqué dans l’histoire. Leur lecture n’est pas indispensable, et je vous avoue que je l’ai parfois trouver fastidieuse, mais elle est intéressante une fois l’histoire fini pour quiconque veut aller plus loin.
Graphiquement, The Watchmen accuse son âge et sera sans doute trop oldies pour la plupart. Ce style typique des années 80 ressemble a ce qu’on pouvait trouver dans la célèbre revue “Strange” et apportera une touche de nostalgie aux vieux briscards qui ont lut des comics de l’âge d’or. Gibbons compose des tableaux riches de petit détails qui font écho à la narration de Moore. Des symboles évocateur, comme cette horloge de l’Apocalypse approchant minuit ou le smiley taché de sang, parsèment les cases du dessinateurs comme autant de jalons sur la route du récit.
Je n’ai pas vu le film, mais je me demande comment il sera possible de résumer un tel pavé, si riche et si complexe. Espérons que le réalisateur saura effectuer les coupes nécessaire à l’histoire pour parvenir à la transposer sans pour autant l’amputer de sa substance. D’ici là je vous recommande la lecture de The Watchmen, un comics plus proche d’un livre (et quel livre !) que d’une bande dessiner. En tout cas une très grande œuvre indispensable dans toute bibliothèque digne de ce nom.
L’intégrale de la série est disponible en un édition intégrale soit chez Delcourt dans la collection “contrebande” soit chez Panini dans la collection “DC Absolute” (a noter que cette édition bénéficie d’une nouvelle traduction).
3 commentaires
Ca fait envie, tiens… Moi qui suis pas toujours très comics ca peut être une bonne expérience…
ça à un avantage : y’a un début, une fin et pas des milliards d’histoire d’univers parallele
« Une nouvelle traduction » = c’est pas dommage !
Possesseur de la version anglaise, la version française était moyenne. Gênant compte tenu de l’importance des dialogues. Pour le film, j’ai peur. Je me souviens de la « Ligue Des Gentlemen Extraordinaires ».