Ma passion pour le nanar prend des formes parfois surprenantes. C’est notamment elle qui me pousse à regarder des séries pas toujours super inspirées, mais qui procurent un agréable fond sonore pendant que je fais autre chose.
Cette introduction vous permettra immédiatement de mesurer la mauvaise foi évidente de tout ce qui va suivre. En effet, je vais parler en mal de la série Arrow alors que comme je l’ai annoncé je la regarde d’un œil distrait. Cependant, est ce pour autant que mes remarques seront dénuées d’intérêt ? Je vous laisse juge…
Truc chiant numéro 1 : Mais… qu’est ce qui est arrivé à Batman ?
Sans être un gros aficionados des comics DC, je pense que personne ne sera passé à côté de l’ENORME similitude entre Arrow (la série) et Batman (film, série, comics… ça repompe dans tous les sens).
Petite liste des similitudes :
– Ce sont tous les deux des milliardaires beaux gosses qui se font passés pour des flambeurs afin de jouer les justiciers et sauver leur ville chérie
– Ils n’ont pas de super pouvoir, mais du super matos et un niveau d’athlète surhumain qui ressemble un peu quand même à des supers pouvoirs
– Ils ont une alliée experte en technologie (Oracle / Félicity)
– Ils ont un jeune sidekick foufou mais très courageux qui veux suivre leur exemple
– Ils ont une amie qui bosse comme juriste par passion de la justice
– Ils ont une relation de respect mutuel avec un flic incorruptible
– Il y’a toute une clique de personnages autour d’eux formant une team de justicier
– Ils sont tous les deux ennemis de la Ligue des Assassins
– Ils sont tous les deux vu comme des héritiers par Ra’s Hal Gul
– …
J’arrête là le massacre, mais on voit vraiment que Arrow est un ersatz du dark knight, ce qui fait que l’ombre du chevalier noir plane constamment au dessus de l’archer vert quand on regarde la série et que c’est… pénible.
Truc chiant numéro 2 : mon dieu que ce héros est pénible ! (et des fois ces potes aussi…)
Oliver Queen, héros de la série et alter égo de Arrow est un formidable exemple de tête à claque.
Attention, je précise que ce n’est pas un jugement physique et que je je ne jalouse pas le physique de beau gosse de l’acteur principal (enfin si, je le jalouse à mort, mais ce n’est pas là mon propos). Oliver est tout le temps en train de faire la tronche, à être déprimé et à prendre la tête à tout le monde sur l’air de « MOI je sais ce que c’est que l’enfer » « MOI je fais des sacrifices » « MOI j’ai tout perdu pour mes proches » blablabla…
Oliver est aussi très pénible à TOUT ramener à sa vision du monde, sa « quête » et son besoin de contrôle. Résultat, il passe son temps à prendre des décisions pour les autres sans les prévenir ce qui donne lieu à des dialogues dignes de saop opéra lorsque la vérité éclate. Et que « je ne te fais plus confiance », et que « je croyais que tu étais mon ami », ou encore le classique « j’avais le droit de savoir ! »
Au final tous les personnages de la série se prennent le chou JUSTE parce qu’ils ne sont pas foutus de se parler franchement (ce qui les classes d’office dans la catégorie « mais pourquoi vous êtes cons ??« )
Petits exemples ?
– Oliver cache à la terre entière son identité secrète (bon celle là à la limite on lui pardonne, c’est une figure imposée du genre)
– Laurel cache à son père qu’elle bosse avec Arrow, que sa soeur est morte à nouveau et que sa nouvelle coupe de cheveux est toute pourrie
– Laurel cache à tout le monde qu’elle boit pour être la digne fille de son père et qu’elle prend des cours de free fight avec un ex vigilante
– Oliver cache à sa sœur que leur père s’est suicidé pour qu’il survive et que s’était un enfoiré
– La mère d’Oliver cache à ses enfants que Théa est la fille de Merlyn
– Merlyn cache à son fils qu’il est un putain de tueur et un membre de Torchwood
– Arsenal cache à Théa qu’il bosse avec son frère, qu’il a des supers pouvoirs et qu’il croit avoir tué Sarah mais qu’en fait non c’est juste qu’il s’était fait un film
– Merlyn cache à Théa qu’il lui a fait assassiner Sarah. Oliver en fait autant auprès de Ra’s al Ghul pour la protéger (bon ça à la limite c’est louable)
– Oliver cache à Arsenal qu’il a tué un policier lorsqu’il était sous l’influence du Mirakuru. Il lui cache aussi qu’il en a profiter pour faire des photos de lui dans des positions étranges…
– Diggle cache à Oliver qu’il à toujours eu follement envie de le prendre dans ses bras lorsqu’il fait ses exercices torse nu (non ça c’est pas vrai mais j’ai le droit de proposer un instant Yaoi à mes lecteurs / trices non ?)
Et puis merde… il a vraiment une tête à claque en toute occasion !

Je ressens une vive douleur là… ah oui ! c’est parce que je souris !
Truc chiant numéro 3 : c’est quoi ces méchants ?
En tant que série, Arrow joue sur un registre assez particulier : ce n’est pas une série de super héros à proprement parler vu que les personnages sont plutôt des « vigilantes » que des héros (et que du coup l’action est « réaliste ») mais de fait la caractérisation des méchants est assez compliqué : si on en fait des tonnes ils deviennent trop cartoon pour un univers réaliste, et si on en fait pas assez ils deviennent fade.
Voici quelques exemples :

Moi j’en fait des tonnes ? attendez que cabotine comme à l’époque de Prison Break : là ça sera violent !
Vous voyez ce que je veux dire ?
Truc chiant numéro 4 : Les personnages secondaires
Alors ce point là il est à double sens. On peut en effet classer les personnages secondaires de Arrow en deux catégories, les cools et les relous.
Dans les cools nous avons surtout Diggle et Felicity. Ils sont sympa bien qu’un peu clichés (le black bon père de famille et soldat modèle… la geekette brillante, super mignonne mais maladroite en amour) et font marcher la série BIEN PLUS que le héros.
Parce que bon… cette quiche froide d’Oliver on s’en tape rapidement de ce qu’il veut, parce que comme on l’a dit, il est chiant, il chougne tout le temps… alors que les deux autres, bah on s’attache à eux : ils nous font rire, ils ont des moments supers charismatiques… Bref ils font le boulot. Et du coup c’est un « problème » car ils sont plus motivant que le héros.

Pas de costume, pas de nom de code, mais je suis aussi efficace que Arrow sur le terrain sans faire chier mon monde avec une identité secrète…

Je suis tellement brillante et douée que je suis courtisée par 3 supers héros différents pour bosser avec eux… et faire des bisous (oui parce que je suis AUSSI mignonne)
La seconde catégorie de personnage ce sont les reloues. Là je pense en particulier à Arsenal et Black Canary / Laurel.
Arsenal avait un tant soit peu d’intérêt lorsqu’il avait son espèce de super puissance à cause du Mirakuru, mais là c’est juste un « Arrow Spare » qui permet de caser un archer dans l’action même si on a pas Oliver sous la main. En plus son développement est plutôt plat et a de fort relent de Robin (voir point numéro 1).
Laurel c’est un autre délire. Son personnage « civil » est assez tarte puisque c’est un énième exemple de demoiselle en détresse qui permet de motiver le héros à sortir de sa tanière pour aller botter des culs. La bonne idée de la saison 3 a été de lui redonner un peu de peps en la transformant en Black Canary (ce qui permet d’évacuer le perso de sa sœur qui faisait doublons dans la catégorie « ancien amour du héros ») Sauf que Laurel devient du coup une sorte de Arrow light : une fois le masque sur les yeux, elle parle de façon pontifiante, et à des réactions puérile et ridicule, mais surtout elle est assez faible par rapport au reste de la team.
Qu’on soit bien d’accord, je ne dis pas ça parce que le personnage est une femme super héros, mais plutôt parce que le traitement de la femme super héros est fait de cette manière. Black Canary était de base égale à un Arrow (force mentale, maitrise du combat, instinct de survivante) mais lorsque c’est Laurel qui reprend le rôle, elle perd ces atouts et est montrée comme une « pseudo justicière ». Lorsqu’elle saute sur le toit d’un camion, elle trébuche et manque de se péter la gueule, en combat elle à du mal à dominer ses adversaires… jamais un tel traitement n’aurait été infligé à un super héros débutant homme. La preuve ? y’a qu’a voir le parcours de Arsenal.
Dans le même genre, Théa la sœur d’Oliver subit un peu le même sort. Au début petite chose fragile qu’il faut protéger (de la vie, des méchants et du fait de boire de l’alcool avant 21 ans) elle devient une guerrière… sauf qu’elle n’est quasiment jamais capable de vaincre un ennemi et qu’il faut toujours quelqu’un de la bande à Arrow pour lui sauver les miches. Alors je sais que j’enfonce une porte ouverte, mais ce petit relent sexiste ajoute à la pénibilité de ces personnages secondaires qui du coup sonnent comme la énième réplique d’une formule qui fatigue.

Avant j’avais des supers pouvoirs, mais on m’a nerfé pour pas que je supplante le héros de la série…
J’ajouterai en annexe ATOM, le Iron Man Leader Price de la série : le personnage de Ray Palmer est super sympa et fait un bon duo avec Félicity, par contre le super héros ATOM est assez bof (toujours le même problème : il ne faut pas qu’il supplante Arrow donc il est minimisé). C’était osé de mettre dans toute cette soupe un « armor heros » mais le risque c’est de passer de Iron Man à Kamen Raider… et là c’est limite !
Truc chiant numéro 5 : Flashback et résurrection
Alors celui là c’est un combo pour deux raison. Déjà parce qu’il y’a un petit lien entre l’abondance de flashback dans la série et les résurrection en pagaille, mais aussi parce que nous sommes sur Top Five, et que faire un sixième point n’aurait pas été en accord avec notre ligne éditoriale.
L’histoire de Arrow commence lorsqu’après avoir vécu 5 ans sur une île déserte après un naufrage, notre héros retourne auprès des siens investi d’une mission dont les origines semblent très mystérieuses…
Coup de bol, la série ne va pas se priver de nous raconter tout ça, explorant le passé de naufragé d’Oliver tout en faisant les connections avec son présent. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, c’est comme par hasard PARFAITEMENT en parallèle que l’histoire refait surface. Comprenez moi bien : c’est cool de se dire que ses 5 années ont été riches d’aventures, mais plus l’histoire avance et plus cette « préquelle » construite en parallèle de l’intrigue principale me laisse perplexe.
Outre les incohérences (minimes, soyons honnête) on peut quand même trouver extraordinaire que ce passé qui revient dans la tronche du héros le fasse EXACTEMENT dans l’ordre chronologique. Les amis japonnais de Oliver n’apparaissent QUE quand l’histoire avec Slade Wilson est bouclée. Ce dernier ne revient dans la vie du héros QUE quand on a annoncé qu’il était mort. Idem pour Sarah qui ressuscite dans le présent et oh surprise dans le flashback en même temps !
Du coup on comprend vite la grammaire de la série, et on peut pratiquement jouer à « qui va mourir / revenir cette semaine ? » tant la série en devient caricatural avec elle même, désamorçant toute la tension dramatique à force d’abus du genre.
Des exemples ?
– Sarah qu’on croit morte dans le naufrage, puis lors de l’affrontement contre Slade, puis après avoir prit 3 flèches et fait une chute de 5 étages (c’est Highlander cette meuf !)
– Théa qui se fait transpercer par l’épée de Ra’S Al Ghul mais ressuscite un épisode plus loin
– Arsenal qui se fait poignarder à mort en prison, mais en fait c’était pour de faux afin de le faire évader (la les mecs ont tellement du voir que c’était abusé qu’ils n’ont même pas attendu un épisode pour révéler le pot aux roses)
– Slade qui était mort dans le bateau, et puis en fait non
– Oliver qui se fait transpercer par l’épée de Ra’s Al Ghul puis jeter au fond d’un ravin comme un chevalier de bronze, mais qui survie grâce à un p’tit thé T’chai et 3 jours à la montagne
En conclusion
Arrow cristallise pas mal de clichés des séries actuelles : hyper feuiltonnant, jouant sur la mort / résurrection des persos à outrance et ayant du mal à faire vivre des antagonistes à la hauteur des personnages. Est ce une mauvaise série pour autant ? bah non : c’est super bien produit, c’est distrayant, et ça ose même des petits trucs vraiment sympa (la relation Nissa / Sarah qui ne tourne jamais vers des questions sur l’homosexualité des personnages : quoi de plus progressiste que de trouver ça normal au point de pouvoir éviter d’en parler ?) donc malgré tout le mal que j’ai pu en dire, Arrow reste une série solide qui ne doit pas se voir autrement que comme un agréable passe temps… comme une BD en somme ?